Critique littéraire: Quelqu’un de Nicholas Giguère

Nicholas Giguère est un auteur québécois qui a complété un doctorat en études françaises à l’Université de Sherbrooke. Il a publié plusieurs écrits et textes précédant la sortie de Quelqu’un : le roman Queues en 2017, quelques recueils de poèmes, ainsi que des écrits dans un bon nombre de revues, par exemple Le Crachoir de Flaubert, où il fut écrivain en résidence, Boulette, Cavale, Lieu Commun, Le Pied, Le Sabord, pour ne nommer que celles-ci.

Malgré sa brièveté – il s’agit d’une plaquette d’une cinquantaine de pages en tout et pour tout, Quelqu’un est un roman très intéressant pour plusieurs raisons. Il raconte l’histoire de Nicholas Giguère (c’est véritablement le nom du personnage principal), dans un récit que l’on se plaît évidemment à imaginer autobiographique, qui se retrouve dans une soirée à L’Envol, un bar gai de Saint-Georges-de-Beauce. C’est un roman en vers sans dialogue, très psychologique, où l’on est vraiment immergé dans la tête du protagoniste.

Un roman vrai et authentique

La force principale du roman est sa vérité. Il est écrit d’une manière très crue et authentique, n’hésitant pas à employer plusieurs sacres, tout autant que des mots du folklore québécois. Le milieu dépeint par l’auteur semble très dur, voire même plutôt critique à l’endroit de la communauté homosexuelle, un monde où les préjugés semblent prévaloir sur l’ouverture d’esprit. Le personnage principal est esseulé, ne se trouve pas très beau, n’est pas bien dans sa peau. Sa famille ne connait pas son homosexualité, c’est donc très risqué pour lui de se tenir dans un bar gai. Il vit de l’intimidation autant de la part des homophobes que des homosexuels. Le livre s’appelle Quelqu’un, car on suit le personnage principal dans sa quête pour trouver qui il est à travers quelqu’un d’autre, d’une certaine façon.

Court et intense

Tel que mentionné plus tôt, Quelqu’un ne dure qu’une cinquantaine de pages, et est, de plus, écrit en vers. Cela rend service au roman qui ne serait peut-être pas aussi efficace s’il était plus long. On sent que tout est dit, la fin ne nous laisse pas sur notre faim. C’est un très beau plongeon dans la tête de quelqu’un qui se questionne sur l’utilité d’accumuler les aventures à gauche et à droite sans avoir de relations profondes au niveau psychologique.

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