Courtoisie : Yannick Grandmont

Danse frénétique pour vie électronique

La troupe Animals Of Distinction de Vancouver s’est arrêtée à la salle Multi de Méduse les 25, 26 et 27 avril dernier pour performer la chorégraphie de Dana Gingras, Heart as Arena. Les cinq danseurs contemporains m’ont soufflé par la justesse de leur interprétation et par leur complicité.

Marie-Ève Muller

Courtoisie : Yannick Grandmont
Courtoisie : Yannick Grandmont

Heart as Arena, une chorégraphie de 65 minutes, dépeint la difficulté à être « sur la même longueur d’onde » avec nos pairs. Au-dessus de la scène, une couronne de vieux postes radios grichent et crachent parfois de la musique. À plusieurs moments, les danseurs iront tenter de régler les ondes. Le concept des radios aurait pu être plus exploité, n’être moins qu’un élément de décor. Semblerait que dans le concept, l’électricité dégagée par les corps en mouvement fait changer les ondes émises par les radios. En réalité, on n’entend pas la différence dans le brouillage des ondes.

La chorégraphie dépeint un monde où tous sont ultra connectés, mais seuls. La communication ne fonctionne pas, même si nous ne faisons que ça. Ainsi, les danseurs tentent d’interagir, mais se ratent. Ils résonnent aux pulsations des autres, tentent de se retrouver. Parfois, la chimie opère entre un couple de danseurs, parfois pour un autre, puis, plus rien.

La performance se fait près du sol et bombe les muscles des interprètes, au grand plaisir de nos yeux. Les cinq soufflent fort, ils suent, suffit de voir la couleur du plancher changer. C’est l’avantage des spectacles à Méduse : la proximité. Un peu plus et on sent l’odeur de
leurs efforts.

Tantôt les cinq sur scène, tantôt en solo, chaque danseur parvient à prouver l’étendue de son talent. Les deux hommes offrent une performance physique époustouflante par les sauts qu’ils répètent et les mouvements d’une rapidité extrême. Les trois femmes, elles, sont sensuelles, sexy, fortes. Elles dansent jusque dans leur regard, elles nous hypnotisent de leurs yeux.

En somme, un spectacle déstabilisant, puissant, bien mené et magnifiquement illustré.

Vous les avez manqués ? Voyez-les à Montréal dans le cadre du Festival TransAmériques les
29-30-31 mai.

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