Du Poulet, de la Neige et de la musique gratuite

Écouter, cocher, attendre le 25 décembre et télécharger. Faire son choix parmi les dizaines d’albums connus et moins connus que propose Poulet Neige depuis 2010. Cet hiver encore, la Liste de Noël reprend du service.

À défaut d’avoir de la neige en ce début timide de décembre, on aura la traditionnelle Liste de Noël de Poulet Neige. Cette année, tout près de 80 albums ont été sélectionnés par la jeune étiquette montréalaise.

Les habitués le savent : le 1er décembre, la Liste est mise en ligne sur le site listedenoël.ca. Ne reste qu’à magasiner les albums sur le site à l’interface déjantée, en choisir autant qu’on veut et attendre patiemment que le Père Noël les dépose dans notre boîte courriel le 25 décembre. Le tout gratuitement, bien que les dons soient les bienvenus.

Cette année, la Liste met davantage l’accent sur la découverte. Le mélomane peut désormais accéder plus rapidement au Bandcamp, à la page Facebook, au Soundcloud et au site de chaque groupe. « On s’est dit qu’on allait juste créer un lien entre l’artiste et le fan cette année. C’est comme si on était dans une soirée et qu’on présentait deux personnes l’une à l’autre », explique Pierre Alexandre, cofondateur de Poulet Neige.

Le but étant de permettre d’avoir quelques coups de cœur, et non de télécharger des dizaines d’albums qui prendront – virtuellement – la poussière. Car ce que l’équipe de Poulet Neige constate depuis quelques années, c’est que « les gens ont les fichiers, et que finalement, ils ne vont pas tant les écouter parce qu’anyway, on peut les trouver en ligne ou les écouter sur notre téléphone », développe le jeune homme.

Fort engouement

Quelque part en 2010. Poulet Neige cherche « une idée originale pour lancer l’album de Ralf Wiggum gratuitement », se rappelle Pierre Alexandre. Émerge alors le concept de la Liste, qui ne compte au départ qu’une dizaine de galettes « reliées de près ou de loin à Poulet Neige », relate-t-il. En tout et partout, quelque 160 personnes se prêtent au jeu.

« On ne regarde même pas le spectacle ni le nombre de likes sur Facebook ou la carrière. Notre seul critère, c‘est que l’album sonne bien » — Pierre Alexandre, cofondateur de Poulet Neige

L’année suivante, la boîte montréalaise saisit le potentiel de cette idée au possible. « La deuxième année, on est vraiment partis sur une balloune. On a contacté 600 groupes et il y a en 140 qui ont accepté », dont plusieurs sont internationaux, détaille le cofondateur de Poulet Neige. Résultat : 1700 personnes font leur liste en 2011.

Hiver après hiver, la Liste de Noël gagne plus d’adeptes, jusqu’à atteindre les 10 000 listes en 2013 et 2014. Rien que pour la cuvée 2015, 2300 personnes qui ont fait leur choix le 3 décembre – deux jours après la mise en ligne de la plateforme.

Un seul critère

Poulet Neige commence à concocter sa traditionnelle Liste à partir d’août, voire de septembre. La petite équipe amorce un travail de débroussaillage afin de dégoter les artistes qu’elle mettra en vedette. « On se met à rechercher pas mal de groupes, on épluche tous les blogues, explique Pierre Alexandre. Après ça, on travaille avec ceux qui développent la plateforme puis sur la vidéo promo. »

La quête des opus se fait selon un seul critère. « On ne regarde même pas le spectacle ni le nombre de likes sur Facebook ou la carrière. Notre seul critère, c‘est que l’album sonne bien », lance le jeune montréalais. Certes, Poulet Neige balance les noms connus et les noms inconnus. « Ça aide pour la promotion », surtout qu’« on essaie d’inciter les gens à écouter autre chose, de faire la promotion des artistes moins connus ».

Auteur / autrice

  • Kim Chabot

    Journaliste culturelle dans l’âme et historienne de formation, Kim est passionnée par la littérature, les arts visuels et le théâtre. Elle aime découvrir de tout, des grands classiques aux projets artistiques de la relève. Pour elle, les scènes de l’Université Laval et de la Ville de Québec sont des gros terrains de jeux aux possibilités infinies. Elle nourrit aussi un grand amour pour la langue française, au grand dam de ceux qu’elle reprend inlassablement pour des « si j’aurais ».

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