Le Théâtre de la Bordée offre à son public pour sa troisième pièce de l’année une version de l’oeuvre de Racine : Britannicus. Mise en scène par Jean-Philippe Joubert ( La nuit des rois ), la tragédie romaine se déroule dans un décor intemporel. Si l’Empire romain avait dû perdurer jusqu’en 2012, c’est dans ce décor que César se serait tenu.
Anouk Neveu-Laflamme et Mathieu Massé
On y retrouve un jeune empereur, Néron, ayant pris la place de son frère Britannicus sur le trône. En plus de lui avoir volé son héritage, il tente de lui voler Junie, sa bien-aimée. C’est la mère des frères qui met en place une trame de jeux de pouvoir afin que les lauriers atterrissent sur la tête de Néron. Dans un jeu malhabile et parfois hésitant, Érika Gagnon ( Henri IV ) rend une mère obsédée par son pouvoir chancelant sur l’empire et sur son propre fils. Dans le rôle de l’empereur Néron, Olivier Normand est égal à lui-même: excellent, et bien dosé. André Robillard ( Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges ) semble un peu moins juste dans son interprétation du personnage de Britannicus. Quant au directeur artistique de la Bordée, Jacques Leblanc ( Fin de partie ), il propose un Narcisse des plus crédible.
L’utilisation presque parfaite de caméras et de projections complète le décor en multipliant les points de vue offerts aux spectateurs. Sans tomber dans l’abus, cet effet ajoute une couche supplémentaire à la pensée des personnages. Malgré un scénario bien ficelé, l’écriture en alexandrins rend un peu difficile l’identification aux personnages. Dans Britannicus, Jean Racine s’interroge sur ce qui a mené à la débâcle d’un empereur qui avait pourtant bien commencé son règne. Il se demande quel est l’événement déclencheur qui a fait de Néron le Néron de l’Histoire.
Quoi ? Britannicus
Qui ? Texte de Racine, mise en scène de Jean-Philippe Joubert
Où ? Théâtre de la Bordée
Quand ? Jusqu’au 16 février