Entrevue avec Gabrielle Shonk : Suivre sa voie

Les adeptes de La Voix, les non-adeptes de La Woua et les quatre juges avaient un point en commun dimanche dernier : ils sont tous tombés en bas de leur chaise quand Gabrielle Shonk a interprété Sang d’encre de Jean Leloup aux auditions à l’aveugle.

« Où est-ce qu’elle était pendant tout ce temps? », peut-on lire parmi les nombreux commentaires en lien avec ladite performance qui, à cette heure, a déjà été vue plus de 50 000 fois sur YouTube.

Partout. Issue de la scène hardcore de Québec, elle vous a peut-être déjà cassé le nez par inadvertance dans un moshpit à l’Anti, vous a certainement déjà vendu un disque ou conseillé un t-shirt de votre band préféré au Exo, s’est sûrement déjà assise près de vous dans l’autobus, avec son coat de jeans et sa guit, en route pour rejoindre ses élèves à l’Arquemuse, vous a peut-être ensorcellé avec son quatuor de jazz dans un des restos du coin. Ah, et puis non, si vous l’aviez déjà entendue chanter, vous vous en rappelleriez.

Ceux qui la suivent depuis ses débuts savent pertinemment qu’elle n’avait pas besoin de se présenter à La Voix pour faire carrière en musique, d’autant plus qu’elle vit de sa musique depuis cinq ans. Pourquoi, donc, s’être inscrite à l’émission ? « En fait, moi, j’étais quand même fan de The Voice aux États-Unis et j’étais curieuse de voir ce que ça pouvait donner au Québec. En septembre 2012, j’ai joué Fast Car de Tracy Chapman à la pré-audition pour l’édition 2013 et ça ne s’est pas bien passé, j’étais stressée. L’année suivante, je me demandais si j’allais me réessayer, mais quand j’ai su que Louis-Jean serait coach cette année, je me suis dit, fuck off les préjugés envers l’émission, moi, si ça peut me donner une chance d’avancer, j’y vais. J’ai envie de travailler avec Louis-Jean et je n’ai rien à perdre. J’ai déjà ma carrière à Québec, ça ne m’amènera certainement pas plus bas. Je l’ai un peu fait aussi parce que j’avais besoin de me prouver que j’étais capable de faire une performance qui me représentait, à la hauteur de mes capacités », lance celle qui possède un baccalauréat en chant à l’Université Laval.

En septembre dernier, le matin même de la pré-audition pour l’édition 2014, Shonk et Jessy Caron (son grand ami et précieux guitariste) se sont retrouvés chez elle : « Shit, quelle toune on joue? » C’est qu’ils jouent ensemble depuis longtemps et connaissent une centaine de chansons. « Mais tout ce que j’avais en tête, c’était ma compo. Winner ou pas, c’est ce qui me ressemblait et ce que j’avais envie de jouer. Ils me l’ont laissé jouer au complet, alors que la première fois je m’étais fait couper. Après, ils m’ont demandé de jouer une autre chanson, un cover. »

La veille de ses 25 ans, en septembre dernier, elle apprenait qu’elle était retenue pour les auditions à l’aveugle. « Je ne pouvais le dire à personne, c’était complètement confidentiel. Je capotais! » Elle en a donc surpris plus d’un en partageant l’annonce de La Voix sur son Facebook, quelques jours avant son passage à l’émission. « Surprise, surprise! » Shonk joue le jeu jusqu’au bout : même après quelques coupes de blanc, on n’a pas réussi à savoir ce qui allait lui arriver dans la prochaine émission. Pour vous faire patienter d’ici-là, allez donc écouter son interprétation de Fast Car de Tracy Chapman sur YouTube. Vous savez, celle qui n’avait pas retenu l’attention des juges…

Auteur / autrice

  • Miléna Babin

    Autrefois animatrice d’Autour du Micro à Chyz, aujourd’hui blogueuse pour Les Populaires et bientôt écrivaine, Miléna est avant tout lunatique et mélomane. La musique, les livres, les chats et les lundis de production à Impact, entre autres, la font pleurer.

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