Entrevue avec Maude Bégin-Robitaille : De la scène au papier

On la connaissait déjà pour ses nombreuses participations aux pièces présentées par la troupe de théâtre Les Treize de l’Université Laval, et voilà que Maude-Bégin Robitaille nous revient avec deux briques à la Game of Thrones, « mais avec moins de personnages, aucune magie et pas de dragon! »

Son entourage vous le confirmera : Maude, qui possède une maîtrise en droit à l’Université Laval, fait tout en même temps, et ce depuis toujours. Jusque-là, rien d’anormal. Ce qui est énervant, c’est qu’elle réussit tout en même temps, depuis toujours. On pourrait facilement la détester pour ça, mais, si on a lu ses scènes brutales et sanguinaires, on préfère ne pas se la mettre à dos.

« Pour des livres de plus de 500 pages, ils ont été écrits assez vite. Le Tome I, La Folie du roi, a été écrit environ en 8 mois (quand je pars, je pars!), mais je l’ai peaufiné pendant environ 4 ans, à temps très partiel. Les éditions Michel Brûlé m’ont recrutée après avoir lu le Tome I seulement. Puisque l’histoire avait une fin ouverte, Michel m’a demandé si je souhaitais faire une série et j’ai signé avec lui pour deux tomes. J’ai écrit le Tome II, La Tour du roi, en sept mois, mais j’avais l’histoire en tête depuis un an environ. Ce fut toute une course contre la montre, mais ce fut une extraordinaire expérience. »

Maude, qui a déjà écrit bon nombre de pièces présentées par Les Treize (Quatre histoires et un sac de fric, Troie et La Falaise), confirme qu’il y a une dynamique complètement différente entre écrire pour le théâtre et écrire un roman. « Dans une pièce de théâtre, un auteur doit tout faire passer (l’ambiance, l’univers, le temps, etc.) par ses dialogues et des personnages forts. Je n’abuse jamais des didascalies quand j’écris du théâtre : j’ai confiance que le metteur en scène, les acteurs, les scénographes, vont retranscrire l’univers du texte d’une manière cohérente. Parfois, ils font des propositions auxquelles l’auteur n’avait pas pensé, et c’est souvent une surprise magique de découvrir son univers différemment. Écrire du théâtre et, surtout, monter la pièce, est une expérience d’équipe formidable : le produit sur scène est l’amalgame de plusieurs visions, de plusieurs dizaines d’expériences de vie différentes, de plusieurs sensibilités artistiques. Quand on écrit un livre, on est beaucoup plus solitaire… mais plus en contrôle de notre oeuvre par contre! Autre différence, dans un roman, l’auteur a le temps qu’il veut pour décrire les choses qu’il veut que son lecteur visualise. C’est parfois frustrant au théâtre de ne pas pouvoir « décrire » en détail. Ce n’est pas la même puissance évocatrice. C’est pour cela que j’utilise beaucoup les monologues dans mes pièces de théâtre : mon côté romancière nourrit alors mon côté scénariste. »

On commence à la connaître, on est prêt à gager qu’elle a déjà entamé l’adaptation de ses deux livres au théâtre. Pourtant, elle nous livre une réponse toute sage, résignée : « J’aimerais bien, mais c’est impossible, ils sont trop longs et ça coûterait bien trop cher étant donné que c’est un univers très différent du nôtre! Pour avoir déjà écrit des adaptations théâtrales de roman (par exemple, mon premier texte au secondaire était une adaptation du recueil de lettres des Liaisons dangereuses de Laclos), ce ne sont pas tous les romans qui sont adaptables au théâtre, surtout quand on a des ressources limitées. »

Je crois que je pourrais adapter mes pièces de théâtre en roman par contre, j’aimerais beaucoup le faire avec La Falaise. »

Ah, il me semblait, aussi…

Quoi? Lancement des tomes I et II (lecture publique)
Qui? Maude Bégin-Robitaille
Quand? Vendredi 11 avril dès 19 h
Où? Fou AELIES

Salon du livre : Samedi 12 avril, de 15 h à 17 h et de 19 h à 21 h

Auteur / autrice

  • Miléna Babin

    Autrefois animatrice d’Autour du Micro à Chyz, aujourd’hui blogueuse pour Les Populaires et bientôt écrivaine, Miléna est avant tout lunatique et mélomane. La musique, les livres, les chats et les lundis de production à Impact, entre autres, la font pleurer.

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