Encore une fois cette année, les équipes d’Impact Campus et de CHYZ 94,3 ont pris part au Festival d’été de Québec, question d’aller voir les artistes qui nous font et vous font tripper, de vous partager nos coups de coeur, et, parfois, nos déceptions (eh oui, ça arrive). Première de trois revues sur cette 55ème édition du FEQ, toujours aussi attendue.
Par Gabriel Tremblay, directeur général, Frédérik Dompierre-Beaulieu, journaliste multiplateforme et Jade Talbot, collaboratrice
Jeudi 6 juillet – Scène Hydro-Québec
JUPITER & OKWESS – 19H30
Si Jupiter Bokondji est un monument, ses fidèles sont de réels piliers ! Celui qu’on surnomme « Général Rebelle » s’entoure, pour cette tournée nord-américaine, d’un extravagant quatuor, Okwess. Téléporté depuis Kinshasa, le contingent charme un public timidement caniculaire du vieux-Québec. Le crépuscule tombe à point, tout comme le somptueux mélange mélodique de Jupiter & Okwess. Ils naviguent sur plusieurs genres, même si leur recette principale provient du cavacha et ses percussions en sprint. Sur certains morceaux, on entend même des influences touareg rappelant vaguement Mdou Moctar. Perso, je me délecte particulièrement lorsque Jupiter s’envole en criant les premières notes de Ofakombolo que j’ai découvert grâce à leur fameux Tiny Desk Concert de NPR. Fort d’un message d’union et de solidarité, Jupiter lancera au passage quelques pointes aux restrictions incohérentes de sa terre d’origine. Un FEQ 2023 qui, d’entrée de jeu, brille de mille feux ! (Gabriel Tremblay)
Vendredi 7 juillet – Scène Hydro-Québec
SAY SHE SHE – 19H30
Pour cette deuxième soirée du festival, c’est plutôt vers la scène Hydro-Québec qu’on a décidé de s’installer, scène d’ailleurs gratuite et donc accessibles à toustes celleux n’ayant pu obtenir de passe cette année (mais, surtout, parce que les groupes qui y jouent en valent sérieusement la peine). Bien que je n’ai eu le temps d’assister qu’à la fin de la performance du groupe AySay – dont les chansons sont tantôt en danois, tantôt en kurde ou en turc – les derniers instants à les écouter auront certainement piqué ma curiosité.
J’étais définitivement prête (et en première rangée, wouhou), néanmoins, pour les groupes suivants, que j’attendais avec impatience. J’ai d’ailleurs été agréablement surprise par Say She She, bien que mon collègue ne soit pas nécessairement du même avis (hi hi). Le septuor de Brooklyn et « female-led » / mené par trois femmes a notamment présenté des chansons de leur dernier et premier album, Prism, album assurément groovy, disco et flirtant même parfois avec le funk. Iels sont définitivement dans l’ère du temps, comme ces sons pétillants semblent, depuis quelques temps, revenir en force (à mon plus grand plaisir). Leur single, C’est si bon, encapsule bien, à mon avis, l’essence du groupe. J’ai particulièrement apprécié les voix des trois chanteuses, puissantes, qui, rendaient nettement mieux en direct qu’en enregistrement, peut-être en raison de leur énergie sur fond de boule disco, de l’ambiance, de leur présence. Le genre de musique que j’adorerais écouter sur vinyle. (Frédérik D.-B.).
THE BUDOS BAND – 21H
The Budos Band, composé de sept membres dans le cadre du festival et ayant déjà été de passage à Québec en 2010, est également arrivé sur scène avec le feu aux fesses, et ce, jusqu’à la fin du spectacle. On m’en avait un peu parlé avant, et je n’ai pas été déçue, bien que le tempo pût, par moments, être un peu répétitif. J’ai été charmée par les cuivres, certes, mais également pas la basse et le bassiste, qui, à lui seul, donnait un sacré show (même si, pour tout dire, tout le monde se donnait à fond). Je ne sais pas trop quoi dire de plus que « j’ai adoré », leur performance réussissant à me faire gigotter malgré ma gêne (et ça, ça mérite un point supplémentaire). Ma plus grande déception, je crois, est qu’ils ne soient pas allés sur une plus grande scène. Une prochaine fois, peut-être. (Frédérik D.-B.).
SCÈNE BELL
IMAGINE DRAGONS – 21H45
Pour Imagine Dragons, la troisième fois aura été la bonne. Après un spectacle écourté en 2019 en raison de la pluie et d’un retour annulé dû à la pandémie en 2020, le groupe a finalement pu fouler la scène Bell pour le plus grand plaisir des festivalier.ères. On savait que le retour du groupe de Las Vegas sur les plaines allait attirer une grande foule, la majorité des passes à louer des groupes de reventes sur Facebook était indisponible pour la soirée du 7 juillet, et ce, depuis plusieurs semaines. En entrant sur les plaines, on se retrouvait rapidement dans une foule compacte, l’organisation du FEQ ayant même dû fermer le site aux alentours de 21h40. Cela n’a cependant pas empêché les festivalier.ères de se laisser emporter par les premières notes de Believer en ouverture de spectacle. Le groupe a offert aux spectateur.rices une performance électrisante, reprenant ses plus gros succès comme Thunder ou encore Radioactive. Après environ une heure de performance, la pluie s’est invitée, cependant cela n’a pas découragé ni la foule ni le groupe, Dan Reynolds, le chanteur, s’exclamait : «C’est la tradition!».
Et si certaines critiques ont été émises à l’égard de l’organisation suite au spectacle, on pense entre autre à la foule monstre et à la difficulté d’accès aux fontaines d’eau, la soirée aura été grandement appréciée, autant par les fans que celleux ne connaissant que les titres les plus populaires du groupe. (Jade Talbot)
Samedi 8 juillet – Scène Hydro-Québec
Thierry Larose – 19H30
Gab Bouchard – 21H
L’équipe prend congé, de rédaction du moins. Voici le compte-rendu en quelques images de Thierry Larose et Gab Bouchard, devant une scène Hydro-Québec bondée de jeunes humain.es.
Samedi 8 juillet – Scène Bell
STARCRAWLER – 19H
Comme bien des festivalier.ères, je me suis rendue sur les plaines pour le spectacle des Foo Fighters, sur lequel je ne reviendrai pas (les articles pleuvent, et leurs preuves sont faites depuis belles lurettes auprès des fans de Québec). J’ai découvert, cependant, le groupe Starcrawler, qui, en voyant les réactions dans la foule, suscitait des réactions pour le moins mitigées. Il faut l’avouer, le son était plus ou moins bon, surtout en ce qui concerne le micro de la chanteuse du groupe, Arrow de Wilde, qui, malgré cela, a livrée une solide performance, très punk, éclatée et edgy. Personnellement, j’ai beaucoup aimé cet aspect scene girl. En fait, j’ai surtout été déçue par les réactions de la foule : personne n’embarquait dans le délire, alors que leur musique aurait, selon moi, mérité qu’on se garroche de tous bords tous côtés. J’ai l’impression qu’un spectacle au Pantoum ou à l’Anti aurait peut-être mieux pris et rejoint un public davantage investi, prêt à les recevoir. Désolée pas désolée genses de Québec, mais ça ne peut pas toujours être Imagine Dragons. C’est le fun, des fois, d’avoir envie de mettre une poubelle en feu (je rigole…ou pas). Ça manquait d’énergie, et je ne parle pas des artistes. (Frédérik D.-B.).
Dimanche 9 juillet – Scène Hydro-Québec
JAN VERSTRAETEN – 18H
Décidément, votre humble rédacteur est abonné à la scène Hydro. Sans dénigrer les autres scènes du FEQ, disons simplement qu’ici, l’apport en pokémon rare de type international qu’on ne reverra pas souvent est assez fascinant !
C’est le cas de Jan Verstraeten et sa palette soul-disco-horrifique. Énergumène de catégorie AAA, l’artiste visuel ascendant chanteur de charme a mis le paquet sur la scénographie. Tous.te vêtu.e de costard et/ou tailleur rose, l’abondance de maquillage blanc clownesque sur son visage rappelle inévitable un certain vilain de Batman. Évidemment, l’univers de Jan Verstraeten est très cinématographique, vous aurez compris. Il s’inspire notamment du cinéma d’épouvante italien. Le clou du spectacle est sans contredit l’arrivée sur les planches de son « teddy bear » format géant. Un petit oiseau nous a dit qu’un membre important de la programmation du FEQ se cachait derrière la mascotte. À vous de deviner ! (Gabriel Tremblay)
DERYA YILDIRIM & GRUP SIMSEK – 19H30
Parlant de visite rarissime, celle de Derya Yildirim en est toute une ! Enveloppé par un folk-anatolien à son meilleur, la voix flambée de Derya est tout simplement magique, magie blanche, magie noire, on sait pas trop, qu’importe. La meneuse est calme mais pétillante, en plus de faire jaser la foule avec son baglama (luth turque à manche long). Ancienne candidate à The Voice France (oui oui !) son registre vocal est assez étonnant, miroitant du strident au feutré sans flancher. La perfo de son band (Grup Simsek) est tout aussi impeccable. La haute-ville a eu un droit à un spectacle-trance ô combien somptueux mais aussi à une carte postale qui donne envie de visiter Ankara ou Istanbul. (Gabriel Tremblay)
TANK AND THE BANGAS – 21H
L’expression « arriver en grande pompe » prend tout son sens lorsque Tarriona «Tank » Ball débarque sur scène. Tank and the Bangas forment un champ magnétique incontrôlable (magnétoscopie 101) à saveur funk-soul-hip-hop-explosif. Des lignes de basses bien riches et moelleuses, des solos à qui mieux mieux ET une voix gospel-soul branché sur du voltage élevé. Tank and the Bangas est un rouleau compresseur qui décape tout sur son passage, de la Louisiane jusqu’à la colline parlementaire. La singularité réside certainement dans la formule (sans formule) du spectacle. On a l’impression d’assister à une soirée hip-hop des années 80 où les shoutouts et freestyles se multiplient. Le choriste du groupe est, au final, le maître de cérémonie tant dis que Tarriona divertit la foule par tous les moyens, en plus de transmettre un message (entres autres) de diversité et d’acceptation. À booker, re-booker et re-re-booker ! (Gabriel Tremblay)