Crédit photo Noémie Fontaine

Festival d’été de Québec – Revue du 4 au 7 juillet 2024

Des artistes internationaux à nos cher.ères groupes made in Québec, découvrez avec nous nos mélodies préférées du Festival d’été de Québec. 

Par Frédérik Dompierre-Beaulieu (elle) et Camille Sainson, journalistes multiplateforme

4 juillet 2024

Fred

Scène Crave : YOCTO, Alias, Population II

Wow ! Mais quel coup d’envoi pour cette édition 2024 du Festival d’été de Québec ! C’est avec YOCTO que s’est entâmée cette première soirée festive, le groupe réussissant déjà, bien au chaud au soleil, à nous captiver avec son univers art rock science-fictionnel. Si leur performance me semblait d’emblée proprice à la danse et aux trémoussements – impossible de rester de glace face à la musique de YOCTO -, je me suis aussi rendue compte qu’elle laissait la place à la contemplation. J’aurais parfois aimé, dans certaines chansons, pouvoir entendre un peu plus la voix de Yuki nous raconter Yocto et Zepta, même si la trame narrative qui traverse l’ensemble de leurs morceaux en soit surtout une qui se constitue par l’ambiance musicale. Mais ce que j’aurais encore plus aimé, c’est un public plus dense et des spectacteur.ices plus nombreux.euses, parce que c’est ce que mérite ce super groupe.

YOCTO nous auront assurément réchauffé.es, la scène Crave ayant par la suite accueillie Alias, qui a su maintenir, si ce n’est amplifier, l’énergie sur scène comme dans la foule. Mais la cerise sur le sundae, pour moi, ça aura été le spectacle de Population II. J’avais certes déjà écouté leurs albums, mais je ne les avais jamais vu jouer, et j’ai ma foi été gâtée, charmée, et deux fois plutôt qu’une. J’ai tout aimé : la synergie et l’écoute entre les trois musiciens la scéno un peu inhabituelle, avec le drum à l’avant au centre, la fougue du chanteur et batteur Pierre-Luc Gratton, les élans du guitariste et claviériste Tristan Lacombe, les délicieuses lignes de basse de Sébastien Provençal (dignes d’une petite faiblesse dans les genoux, vraiment), les progressions, les nouvelles chansons, la transcendance…

Le trio est solide, ça, on le savait déjà, mais il y a quelque chose d’encore plus fort quand on a la chance de voir une telle performance se déployer juste là, sous nos yeux, une magie qu’on ne retrouve pas toujours sur album.  J’avoue même avoir été surprise, avec du recul, de ne pas les avoir vus jouer sur une des deux scènes du Parc de la Francophonie ; une prochaine fois, peut-être. En attendant, c’est officiel, j’ai un nouveau crush musical [insérer émoji de coeur].

Camille 

Scène Loto-Québec : Miel de Montagne

 

Vêtu d’une jupe rose et d’un t-shirt vert pomme, le farfelu Miel de Montagne inaugure la scène Loto-Québec pour cette nouvelle saison du FEQ. Son style atypique parvient rapidement à faire bouger le public qui entame une danse collective avec l’artiste. Électrochoc de bonne humeur, ses paroles piquantes et délurées sont pourtant bel et bien le reflet d’une génération en quête de repères et d’identités. Première fois que je le vois en concert et ce n’est pas pour me déplaire : ses chansons explosent de vie sur la scène. On adore!

 

5 juillets 2024

Fred

Scène Hydro-Québec : La Sécurité

Scène Crave : Bada-Bada

Tout comme YOCTO, La Sécurité ouvrait à merveille la soirée sur la scène Hydro-Québec, nous entrainant avec elleux et leur énergie art punk contagieuse. Mais c’est surtout vers la scène Crave et sa soirée (électro)jazz qu’Impact s’est plutôt tourné pour la suite, avec, notamment, l’envoutante performance du groupe parisien Bada-Bada. L’avantage de la scène Crave, c’est la possibilité pour les spectateur.ices de s’asseoir, aux endroits aménagés par le festival ou dans les fameux escaliers du carré d’Youville. Mais outre pour reprendre son souffle et se reposer les pieds, ça nous permet aussi et surtout de prendre le temps de se poser pour bien s’imprégner du spectacle qui nous est offert, et c’était d’autant plus à propos pour cette excellente performance de Bada-Bada, qui nous racontait, en guise de pauses partagées, les inspirations et les histoires derrières leurs morceaux. C’est donc bien attentivement et tranquillement, aux rythmes des improvisations libres sur fond de saxophone, de trompette et de synthétiseurs que nous nous sommes laissé.es emporter par les textures, les sursauts comme les petites douceurs de leur musique.

 

6 juillet 2024

Fred

Parc de la Francophonie : Get the Shot, KiTTiE

Cette soirée métal, la seule et l’unique, s’est pour moi déployée à la fois sous le signe de la découverte et de la nostalgie. D’abord, avec Get The Shot, groupe de hardcore québécois reconnu à l’international, et qui a sans aucun doute mis le feu aux planches dès les premiers instants de leur performance. Tout y était pour les amateur.ices de mosh pits, circle pits, et même de wall of death, auquel nous avons tous eu droit (d’un peu plus loin, pour ma part, mais tout de même!).”FAITES TRAVAILLER LA SÉCURITÉ !” pouvions-nous souvent entendre crier le chanteur du groupe. La frénésie était à son comble, nous a donné l’envie de tout faire péter. Get The Shot peuvent compter une fan de plus dans leurs rangs.

Parlant de se pâmer, justement : c’est KiTTiE, juste après le spectacle de Havoc, qui m’a tenue toute en exaltation pour le reste de la soirée. C’était mon moment fangirl du FEQ, non seulement parce que j’admirais déjà ce groupe 100% féminin et canadien qui m’avait par le passée accroché avec leurs premiers albums et qui m’a ainsi fait vivre ma meilleure nu-métal fantaisie en direct de la première rangée, mais aussi parce qu’il vient récemment de sortir un nouvel album, après un hiatus de plusieurs années. Mention spéciale aux looks alternatifs trop stylés des spectacteur.ices, et aussi à la bassiste, de qui je ne pouvais pas détourner le regard. Vous l’aurez deviné : j’ai succombé à la tentation, et je pourrai maintenant fièrement porter mon tout nouveau chandail de KiTTiE dans mes prochaines soirées de musique extrême. Hourra !, comme on dit.

Camille

Scène Bell : Diamond Cafe, Carly Rae Jespen, Jonas Brothers

Entre Diamond Cafe, Carly Rae Jepsen et les Jonas Brothers, on remonte le temps pour se retrouver propulsé dans les années 2010. Si la foule est moins nombreuse que pour Nickelback ou 50 Cent, elle est aussi plus familiale. La plupart des chansons m’étaient clairement inconnues, mis-à-part les grands hits que l’on écoutait adolescents. Ce fut donc une soirée appréciable – mais loin d’être inoubliable – qui a su nous faire danser en jouant sur la corde sensible de la nostalgie. Le FEQ ne jouait pas ici sa plus grosse carte, dommage pour un samedi soir…

 

7 juillet 2024

Fred

Scène Hydro-Québec : Fredy V and the Foundation, Kin’Gongolo Kiniata, Vieux Farka Touré

Je ne veux rien enlever à Rise Against et The Offspring (que j’aurais bien aimé voir, je dois l’admettre), mais c’est à la scène Hydro-Québec qu’il fallait être pour faire le party (désolée pas désolée) ! De ces trois prestations, toutes, sans exception, ont été rassembleuses, bien à leur façon, et c’est peu dire. Avec Fredy V and the Foundation, on se trouvait plutôt du côté du r&b, avec quelque chose d’un peu soul, de funk aussi, le groupe et d’autant plus le chanteur envoyant des messages d’amour au public, et même aux peuples opprimés partout à travers le monde. Musicalement, j’ai particulièrement apprécié le drummeur, mais aussi les moments de voix du claviériste à la Daft Punk qui savent toujours me charmer dans l’électrofunk, même si c’est leur reprise de la chanson Everybody Wants to Rule the World de Tears for Fears qui semble avoir conquis le public.

La soirée s’est terminée de façon un peu plus posée avec le spectacle de Vieux Farka Touré, cette légende de la guitare qu’on appelle aussi, dans le milieux, le Jimi Hendrix du Sahara…quand même ! Mais malgré toute la sueur des danses endiablées des précédents artistes, Vieux Farka Touré a tout de suite su captiver la foule particulièrement dense pour la scène Hydro-Québec, foule que l’on sentait à l’écoute, absorbée même, aussi ravie et choyée de partager ce moment privilégié avec l’artiste malien et ses musiciens. Le genre de spectacle où l’on a envie de fermer les yeux, pour bien planer, se concentrer, mais où, en même temps, on ne veut rien manquer des prouesses musicales qui nous sont offertes. C’était doux, chaud, touchant.

Scène Bell : Rise against, The Offspring

Intervention punk rock sur la scène Bell dimanche soir. Rise Against, avec ses textes toujours aussi engagés, décuple d’énergie pendant presque 1h30 de concert. Guitares et batterie donnent le ton à un beat déchaîné, le public est en transe. Quelques balades estivales viennent se glisser au milieu pour nous permettre d’apprécier la voix de Tim McIlrath sur fond de soleil couchant. 

La soirée continue sur sa lancée avec The Offspring qui, entre deux tubes iconiques, laisse place à l’humour infernal de Dexter et Noodles. Tous ceux qui n’étaient pas encore debout se sont rapidement levés pour apprécier pleinement ce show incroyable. De Why Don’t You Get a Job à The Kids Aren’t Alright, les plus grandes chansons se sont succédées dans un tourbillon d’émotions. La foule était clairement en délire et avait de l’énergie à dépenser ! Le week-end se termine en beauté! Coup de cœur sur toute cette soirée.

 

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