Festival Plein(s) Écran(s) 2025 – Revue du 29 au 31 janvierFrédérik Dompierre-Beaulieu, Léon Bodier et Emmy Lapointe·29 janvier 2025Arts & cultureCinémaCritiquesEn vedette Depuis maintenant 9 ans, le Festival Plein(s) Écran(s) permet au public de découvrir gratuitement et en ligne une foule de courts-métrages de tous horizons. Tous les jours, du 23 au 31 janvier, et pendant 24 heures, vous aurez la chance de pouvoir visionner une variété de courts-métrages, qu’ils soient plutôt doux ou explosifs, fictifs ou réels, animés ou tout simplement inclassables (eh oui ! ça arrive !). Et comme à toutes les années (enfin presque), Impact Campus se fait un plaisir de vous partager ses réflexions, coups de cœur et états d’âmes. Nous vous encourageons à y jeter un coup d’œil, à partagez, vous aussi, vos favoris, puisque ce festival est, après tout, l’occasion idéale de se rassembler, de contribuer à la démocratisation de l’art cinématographique et à son rayonnement (et entre nous, quand avons-nous réellement la possibilité de visionner de tels courts-métrages ?). Du vrai bonbon cinématographique ! Par Frédérik Dompierre-Beaulieu (elle), cheffe de pupitre aux arts, Emmy Lapointe, rédactrice en chef et Léon Bodier, journaliste multiplateforme Pour profiter du Festival Plein(s) Écran(s), rien de plus simple : l’événement est gratuit et disponible à toustes. Vous n’avez qu’à vous rendre sur leur page Facebook (ici) ou Instagram (ici). Vous pouvez également avoir accès à toutes les informations concernant le festival et aux courts-métrages directement sur leur site web (ici). Bon visionnement ! Mood (tels qu’établis par le festival) Explosif, Poignant, Inquiétant, Tendre 29 janvier – Frédérik Chat mort (12 minutes) Réalisation : Danick Audet et Annie-Claude Caron | Genre : Fiction | Mood : Tendre Synopsis : Pourquoi les parents de Sophie ont-ils choisi un chat aussi difficile à remplacer? Maintenant, ils n’auront pas d’autre choix que d’annoncer sa mort à leur fille. À moins que… Avis : Bien que la situation, un peu tournée au ridicule, prend des proportions énormes, le court-métrage réussit tout de même à dédramatiser cet événement qu’est la mort d’un animal de compagnie, particulièrement chez les enfants, qui ne sont pas toujours aussi désemparés qu’on pourrait le croire. Le cocasse de la situation relève peut-être plus de sa tournure inattendue et du renversement des rôles entre enfant et parent que de leurs mille et une tentatives désespérées pour affronter la mort de la pauvre Croquette… Juste un toit (19 minutes) Réalisation : Emmanuel Rioux | Genre : Documentaire | Mood : Poignant Synopsis : La crise du logement a plusieurs visages. Ceux de Jeannette et Frances nous plongent dans l’expérience difficile de l’éviction. Avis : Court-métrage que l’on peut effectivement qualifier de poignant. En plus de montrer la dure réalité des évictions spécifiquement chez les personnes âgées – réalité que l’ambiance plutôt froide et sombre accentue -, on y retrouve également un petit quelque chose d’éducatif, qui nous permet de comprendre, de naviguer la situation, même partiellement, aux côtés des évincé.es. Ce film est également un appel à l’aide réitérant, une fois de plus, l’importance de la solidarité entre locataires. En ces temps de renouvellement des baux, on en profite pour vous mettre ici quelques ressources mises à disposition des locataires, autant pour mieux connaître nos droits que pour faire face aux abus (éhontés) des (vil.es) propriétaires. Pour le registre des loyers, c’est par ici : https://www.registre-des-loyers.ca/fr/qc Ou bien par-là : https://www.registre-des-loyers.ca/fr/qc/mes-droits Le petit panier à roulettes (18 minutes) Réalisation : Laurence Ly | Genre : Fiction | Mood : Explosif Synopsis : Vivant avec peu de moyens à Montréal, une mère d’origine vietnamienne doit faire preuve de mauvaise foi pour acheter 12 détergents à prix réduit. Avis : Parce qu’il est plus long, ce court-métrage réussit justement, et de manière soutenue, à faire ressentir son essoufflement. C’est tendu, frustrant, à la limite, mais le dénouement doux-amer réussit tout de même à procurer une forme d’apaisement, aussi relatif soit-il. Itch (3 minutes) Réalisation : Maggie Zeng | Genre : Animation | Mood : Inquiétant Synopsis : Manon attend sa date alors qu’une démangeaison incontrôlable l’envahit. Avis : Si mon psoriasis et parallèlement mon anxiété avaient un visage. 30 janvier – Emmy Mon cœur de tomate (15 minutes) Réalisation : Benoît Le Rouzès Ménard | Genre : Fiction | Mood : Explosif Synopsis : En raison de graves problèmes cardiaques, Madeleine se voit contrainte de quitter son poste à l’épicerie du quartier. Avis : Récit simple, mais touchant qui pose des questions tout aussi simples, mais pertinentes sur la place et l’autonomie accordées aux adultes avec une déficience intellectuelle au Québec. D’ici, d’ailleurs (19 minutes) Réalisation : Chadi Bennani | Genre : Documentaire | Mood : Poignant Synopsis : Au début de l’été de leurs 16 ans, Adam, Ana et Dahlia se retournent vers famille et amis afin de questionner leurs héritages culturels. Avis : Les questions de la bi-nationalité me semblent toujours pertinentes et ce documentaire n’en fait pas exception. Les jeunes qui le portent sont articulés et sensibles. Néanmoins, on peine à dépasser ou à creuser davantage cette idée selon laquelle les personnes qui ont deux nationalités ne se sentent jamais pleinement acceptées d’un côté comme de l’autre. Mothers & Monsters (16 minutes) Réalisation : Edith Jorisch | Genre : Fiction | Mood : Inquiétant Synopsis : À l’occasion d’une célébration bien particulière, une mère-hôtesse a réuni lors d’un grand banquet des mères de famille et leurs enfants parfaits. Avis : Coup de cœur du jour. Film d’une très belle étrangeté. Discours sur la performance de la maternité ancré dans une ambiance d’une version dystopique des années 60. Difficile de détourner le regard de l’écran. Les actrices, qui n’échangent pas un mot, sont terrifiantes (in a good way); Mylène Mackay nous apparait même touchante à la fin. Caniculaire (1 minute) Réalisation : Camille Pépin | Genre : Animation | Mood : Tendre Synopsis : Une soirée d’été s’échauffe à Montréal. Avis : Avec une palette de couleurs et un trait artistique qu’elle maîtrise habilement, Camille Pépin nous offre une minute de légèreté qu’on souhaiterait durer plus longtemps. 31 janvier – Léon L’artifice (17 minutes) Réalisation : Isabelle Grignon-Francke | Genre : Documentaire | Mood : Explosif Synopsis : Cet été, Kim entrevoit quitter les fêtes foraines et sa famille de collègues pour se consacrer à sa passion, la recherche de pierres précieuses. Avis : Se laisser être heureux signifie parfois sacrifier ses instincts et laisser des ami.es dans le rétroviseur. Dans ce court-métrage doux et lent, Kim essaye de nous apprendre qu’abandonner ce qu’on connaît est souvent le seul moyen pour trouver des trésors. Une révolution tranquille qui n’entraîne pas toujours le spectateur, mais qui fait comprendre que le changement n’est pas toujours soudain. Les mains sales (17 minutes) Réalisation : Julien G. Marcotte et Jani Bellefleur-Kaltush | Genre : Fiction | Mood : Poignant Synopsis : En Nouvelle-France avant la Conquête, Marie, une esclave autochtone, rencontre une fillette qui l’amènera à entreprendre des actions radicales. Avis : Un court-métrage qui montre que parler de l’histoire et de ses victimes n’a pas besoin de prendre du temps ou beaucoup d’explications. Un jeu d’acteurs puissant souligné par une mise en scène douce-amer pour rouvrir des plaies pas encore cicatrisées par les époques, car le vol du langage c’est une perte qui n’a pas de fin. Someone’s trying to get in (25 minutes) Réalisation : Colin Nixon | Genre : Fiction | Mood : Inquiétant Synopsis : Au coeur d’une crise migratoire, Bertrand, un demandeur d’asile haïtien, entre au Canada en dernier recours. Avis : Un sujet très éloigné de ma propre expérience de vie mais qui est raconté d’une manière qu’aucun ne puisse comprendre. Avec un jeu d’acteur à briser le cœur, le film explique des choses qui ne devraient plus avoir à l’être mais le fait simplement et justement. Peut être un peu trop simple et trop didactique par la manière dont le scénario se construit, les personnages pétris de souffrance touchent malgré nous. Au vent les songes bleus (1 minute) Réalisation : Emma Beyaert-Meisels | Genre : Art / Expérimental | Mood : Tendre Synopsis : Rencontre-poursuite entre une femme sauvage et un lapin. C’est l’union avec l’altérité dans une forêt aux ombres bleues. Avis : Jamais un jeu de perspective entre dessins et mouvement n’a été si bien compris par un stylo. Une bande sonore qui aspire dans le trait particulier d’Emma et de son univers tout bleu. Auteurs/autrices Frédérik Dompierre-Beaulieu Voir toutes les publications Léon Bodier Voir toutes les publications Emmy Lapointe Voir toutes les publications