C’est après plusieurs mois de travail des étudiant(e)s à la maîtrise en architecture que l’on a dévoilé mardi dernier le projet d’installations éphémères gagnant qui habillera le Gala MNBAQ prévu en mai prochain. Fruit d’une collaboration de grande envergure entre l’Université Laval et le Musée nationale des beaux-arts du Québec, le projet pourra également être admiré par le grand public à la suite du Gala.
La fébrilité était dans l’air au réfectoire de l’École d’architecture, située dans l’édifice du Vieux-Séminaire de Québec, alors que les équipes en nomination, entourées par de nombreux collègues, attendait le dévoilement tant attendu, en présence de représentants du MNBAQ et de la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours. C’est finalement le projet Philanthropie, élaboré par Francis Gaignard, Sandrine Gaulin, Carine Huot et Gabriel Hamelin, qui a retenu l’attention du jury.
Les étudiant(e)s impliqué(e)s ont eu la chance de pouvoir compter sur Samuel Bernier-Lavigne, professeur adjoint à l’École d’architecture, tout au long du processus de création de leurs propositions, mais également sur l’architecte de renom Shohei Shigematsu, principal artisan du pavillon Pierre Lassonde du MNBAQ, déjà célébré comme étant un ajout original et innovateur au patrimoine bâti de la ville de Québec. Son rôle de mentor auprès des étudiants s’est entre autres traduit par une visite de ces derniers aux bureaux new-yorkais d’OMA, où ils ont pu visiter leurs installations en plus d’avoir accès à l’architecte pour des moments de consultation.
Le projet retenu est considéré la « quintessence » du pavillon, « un véritable hommage aux donateurs » qui en ont permis la réalisation. Au cours de la soirée du Gala de mai prochain, dont la direction artistique est assurée par Olivier Dufour, « les invités évolueront dans plusieurs tableaux célébrant le passage du don individuel à un résultat collectif », selon l’institution muséale. « C’est la proposition qui va amener la philanthropie à un autre niveau pour notre institution », d’ajouter Annie Talbot, présidente-directrice générale de la Fondation du MNBAQ.
Se mettre à découvert
La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, qui a suivi les travaux des créateurs au fil de la session, a souligné dans sa courte élocution la longue tradition d’échanges entre le Musée et l’Université, en plus de noter la valeur inestimable que peut avoir ce type d’initiatives dans le parcours des architectes de demain. « C’est un projet que je trouve fantastique, a-t-elle lancé d’emblée. Une idée géniale qui a permis aux étudiants et étudiantes de l’Université Laval d’expérimenter, et je crois qu’ils le font de différentes façons dans les programmes d’architecture, mais aussi d’une manière particulière avec un grand maître, un grand architecte. »
S’adressant aux étudiant(e)s avant le dévoilement de l’équipe gagnante, la rectrice a décidé de mettre l’accent sur ce qu’ils pourront gagner en audace et en confiance avec ce projet. « Peu importe [qui gagnera], cette expérience, j’espère qu’elle vous donnera l’envie de suivre les traces de grands qui n’ont pas peur de mettre leurs propositions en concours, d’aller au-devant, de présenter leurs initiatives, leurs créations, et de se mettre à découvert. »
Un secteur peu connu
La directrice et conservatrice en chef du MNBAQ, Line Ouellet, a ajouté que ce concours aura offert une visibilité nouvelle à la discipline, en plus de dévoiler le travail exceptionnel des étudiant(e)s. « Ce qui est formidable, à mon avis, c’est que ce projet met de l’avant [leur] talent, mais aussi un secteur de l’architecture qui est peu connu: l’architecture éphémère. Évidemment, le Musée désire faire beaucoup pour les arts visuels, mais on considère que, dans les beaux-arts, l’architecture est inclue, a-t-elle affirmé. On espère que cela donnera aux gens l’envie d’ouvrir leurs horizons sur la qualité de nos espaces bâtis et à quel point ils contribuent à notre bonheur de vivre, mais aussi à ce genre particulier. »
Le public est invité à visiter la scénographie du Gala MNBAQ au cours des quelques jours suivant l’événement du 5 mai prochain, manière de conclure au même moment l’exposition Alberto Giacometti.