Foire du disque de Québec 2017: les mélomanes répondent à l’appel

Les amateurs de musique de la Capitale avaient rendez-vous samedi dernier au Centre récréatif St-Roch pour la cinquième édition de la Foire du disque de Québec. Des dizaines d’exposants de partout dans la province y étaient rassemblés afin d’offrir aux collectionneurs comme aux simples mélomanes une large variété d’albumstous styles confondus. Impact Campus s’est entretenu avec l’un des cofondateurs de l’événement, Martin Landry. 

Q- Quel bilan tirez-vous de cette cinquième édition, tant en terme d’achalandage que du déroulement des activités et de l’offre des exposants ? 

Au niveau de l’achalandage, on a eu une augmentation cette année, cela faisait partie de nos objectifs. L’objectif était de l’augmenter comparativement à l’an dernier et ça a fonctionné, donc on est très heureux d’avoir réussi ça. Celui-ci a été plus long également, les gens sont restés plus longtemps. Du côté des vendeurs, c’est avantageux. 

En ce qui concerne l’offre, c’était bien. Je n’ai pas fait le tour de toutes les tables, mais pour celles que je suis allé voir, c’était comme chaque année, les gars amènent du beau stock diversifié, intéressant.  

Q- Pourriez-vous déjà avancer des chiffres par rapport à l’achalandage? 

Quand on a commencé à compter tout cela samedi en soirée, nous étions dans les environs de 700 personnes, comparativement à l’an passé où nous avions dans le coin de 500 personnes. 

Q- Comment expliquez-vous cette augmentation? Avez-vous fait plus de publicité ou bonifié votre offre d’une quelconque manière? 

Cette année, nous avons augmenté le budget affecté à la publicité. Il fallait augmenter les entrées, donc on a beaucoup pensé à la pub, aux publicités sur Facebook. Autre chose que l’on n’avait pas auparavant, c’est un porte-parole, M. François Gariépy, qui nous a donné un gros coup de main au niveau médias. Toute cette stratégie a beaucoup joué sur l’augmentation de cette année. 

Q- Qu’est-ce qui a fait germer chez vous l’idée d’une Foire du disque? Est-ce qu’il y avait un manque à Québec par rapport à cette offre? 

Il y en a déjà eu dans les années 90, des conventions, des foires de disques, mais qui n’avaient pas vraiment bien fonctionné. La dernière année, vers 98 ou 99, il n’y a pas beaucoup de monde qui s’était déplacé. Mais à cette époque, c’était moins gros, c’était très ciblé vers les collectionneurs de disques. Il n’y a pas beaucoup de gens qui étaient là-dedans. Moi, je faisais partie des collectionneurs, j’ai toujours été un collectionneur de vinyles depuis mes 14 ans, mais on était des weirdos à cette époque.  

On voulait créer de quoi, quand on s’est rencontré moi, Jean-Baptiste (Duvignaud, cofondateur de l’événement) et Mélanie (Landry, également de l’organisation) […] Jean-Baptiste est un ami collectionneur et il y a cinq ans, je venais d’acheter une grosse collection de disques, il y en avait une bonne quantité chez moi dont je devais me débarrasser. On se disait: « Ah, il n’y a pas de foire à Québec, c’est décevant ». C’est Mélanie qui nous a dit qu’il fallait en organiser une. Cela a commencé comme ça, sur un défi. On ne savait pas ce que ça allait être, on ne s’était pas donné de gros objectif pour la première année: « si on a 200 personnes, on va être bien contents », mais 1000 personnes sont venues. 

Ça a bien fonctionné, mais on avait une plus petite salle, moins de vendeurs. La réponse était là et on a continué. 

Q- L’offre en terme de disquaires est-elle déficiente à Québec, pensons ici à la variété?  

Je pense qu’à Québec, on a une belle diversité en terme de disquaires. On en a quand même quatre sur la rue Saint-Jean, deux sur la rue Saint-Joseph, plus les divers marchés aux puces. Il y a du choix, il y a beaucoup de vinyles. Ce n’est pas comme il y a 15-20 ans où il y en avait, mais on devait beaucoup se tourner vers Montréal, car il y avait plus de variété. Je suis déjà allé jusqu’à Toronto pour magasiner. Je suis un passionné, j’aime ça en voyage prévoir où j’irai magasiner, et je trouve que l’on est dans un beau target ici à Québec, au niveau du prix et du choix que l’on a. 

Q- À qui s’adresse la Foire du disque? À des collectionneurs de styles musicaux plus précis, ou à un public plus large, vu la popularité grandissante de l’objet vinyle? 

C’est un mélange de tout cela. Moi, je vois chaque année des gens qui reviennent, des gens qui s’y connaissent; la petite communauté de collectionneurs de Québec, on se connait tous, mais cette année, j’ai vu beaucoup de poussettes, des petites familles, des gens plus âgés, des old timers qui collectionnent depuis 40-50 ans. Également, beaucoup de jeunes.  

C’est large, je dirais. Ça intéresse autant la personne qui se cherche un disque de La Compagnie créole, ou celle qui se cherche un disque de jazz très rare, très prisé. Cela englobe tous ces gens, autant le gars qui possède 100 vinyles que celui qui en a 5000. 

Q- Le disque vinyle en soi est-il encore un produit de niche, jouant sur la nostalgie du mélomane, ou est-ce que la musique a repris les devants par rapport à l’objet? 

Je dirais que ça ne reviendra jamais à ce que ça a déjà été, dans les années 80 et 70. C’est un peu niché, mais c’est plus large que la niche. Il y a beaucoup de gens qui commencent à s’y intéresser. Je le vois, car je travaille dans une boutique de disques, des gens viennent et me disent: « J’aimerais ça m’acheter une table tournante ». Ça se développe un peu, les gens commencent à vouloir avoir l’objet dans leurs mains. Je vois qu’il y a beaucoup de gens qui tiennent à cela. 

Ces gens consomment quand même de la musique du Spotify, ils download, ce sont des amateurs de musique. Mais oui, c’est encore un peu niché. Si ce ne l’était pas, nous aurions eu 5000 personnes à la Foire. 

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