Crédit : Vue des salles de l’exposition Voir la nuit présentée au MNBAQ. Photos : MNBAQ, Louis Hébert

La nuit s’empare du MNBAQ pour une exposition toute en poésie

Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) nous offre une nouvelle exposition, « Voir la nuit », et c’est à travers un parcours multisensoriel qu’elle nous transporte dans l’obscurité.

Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme

Vue des salles de l’exposition « Voir la nuit » présentée au MNBAQ. Photos : MNBAQ, Louis Hébert

Une simple consigne : « Laissez vos sens vous guider dans la nuit ». Après avoir passé une double porte, nous entrons dans un univers où la lumière du jour disparaît. Le premier tableau nous happe, seul point de clarté qui nous guide à travers la pièce. Nous déambulons parmi plusieurs sections qui présentent différents aspects de la nuit, de la perception intime que nous en avons aux paysages naturels et urbains qui nous entourent. Aiguillés par une ambiance sonore, nos yeux s’habituent à la faible luminosité, et l’expérience fait son petit effet. Le musée voulait tenter une approche de médiation sensible qui incite les spectateurs à parcourir ses couloirs autrement, à être autonomes. Nul besoin d’avoir des connaissances en art pour laisser libre cours à nos interprétations et à nos émotions. D’ailleurs, aucun cartel explicatif n’accompagne les œuvres, il faut attendre la fin de la visite pour les découvrir. Dans cette exposition, il est avant tout question de contemplation, de retrouver l’envie de s’attarder devant une toile, d’en explorer les recoins, les coups de pinceau, et d’en ressentir les effets sur notre corps.

Vue des salles de l’exposition « Voir la nuit » présentée au MNBAQ. Photos : MNBAQ, Louis Hébert

En collaboration avec le musée de la Civilisation, ce ne sont pas moins d’une soixantaine de toiles et d’objets d’art qui sont présentés. Quarante-six artistes québécois.es sont ainsi mis.es à l’honneur à travers un parcours loin d’être chronologique, mais qui regroupe les œuvres selon leur expression de la nuit. L’expérience poétique se déploie dans un écrin, au milieu d’une scénographie qui interpelle nos sens et nos émotions. Les teintes de bleus, de noirs ou encore de rouge se mélangent, et une phrase s’imprime sur nos rétines : « C’est dans la pénombre que la lumière est belle ».

Vue des salles de l’exposition « Voir la nuit » présentée au MNBAQ. Photos : MNBAQ, Louis Hébert

« Voir la nuit » nous propose une immersion dans un environnement que nous pensions maîtriser. La pollution lumineuse est d’ailleurs la cause directe de notre besoin d’apprivoiser l’obscurité. Pourtant, lorsque toute lumière disparaît, un autre monde s’éveille, plus calme, plus secret. Cette exposition nous invite à réfléchir sur notre rapport à la nuit, à prendre, enfin, le temps de contempler la douceur d’un clair de lune.

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