Le temps est venu de désherber

Benoît Pinette, alias Tire le coyote, a lancé vendredi dernier son tant attendu album, Désherbage. C’est accompagné de ses fidèles compagnons, Benoit Villeneuve (guitares), Cédric Martel (basse) et Jean-Philippe Simard (batterie) avec la collaboration de Vincent Gagnon (claviers) et Simon Pedneault (guitares), qu’il offre son quatrième album.

Encore une fois, les chansons de l’album dénotent un travail littéraire remarquable. Chaque mot, soigneusement choisi, fait place à l’émerveillement continuel. Les images véhiculées sont parfaites; on se trouve plongé dans un univers d’une profondeur poétique inégalée.

Tel un bon roman, on dévore strophe après strophe, s’impatientant pour la suite. Benoît Pinette offre une piste sans qu’on n’aperçoive le bout, et c’est ce qui est fantastique. Chacune des mélodies se marie à merveille avec les paroles et toutes s’encastrent les unes dans les autres, comme si c’était écrit dans le ciel.

Un album tout à fait à la hauteur regroupant des textes touchants et une grande variété musicale. Une musique qui fait du bien, une musique qu’on veut prendre le temps d’écouter, voilà ce que nous partage une fois de plus Tire le coyote.

Désherbage du cœur

Au fil de dix chansons, l’auteur-compositeur-interprète raconte l’histoire de Monsieur et Madame Tout-le-monde. Dans l’amour, l’amitié, l’enfance et même la maladie, chacun y trouve son compte. Des réflexions s’amorcent, des sourires se dessinent et la nostalgie refait surface, à l’écoute de l’album.

Tels les moments dans la vie, certaines chansons de l’artiste sont pour se recueillir et d’autres pour se rassembler. Le ciel est backorder suggère le questionnement et la solitude comme Les couleurs de notre équipe, une soirée entre chums autour d’une bonne bière. Les maux de l’âme imagés prennent tout leur sens à l’écoute du titre Désherbage : Désherber son cœur pour essuyer les chagrins de l’âme…

Superbe clin d’œil à Lana Del Rey

Les fans de Lana Del Rey auront sans doute reconnu la populaire chanson Video Games à travers le neuvième titre de l’album. Une belle preuve d’audace et une reprise, de ce fait même, très réussie! La sensible interprétation de Benoît Pinette accompagnée du côté sombre du folk, crée un contraste sublime.

Sa voix douce et touchante illustre magnifiquement bien les textes et s’allie tout à fait avec les accords de guitare. Cette adaptation, réunissant sensibilité et pureté dans un folk brut, laisse sans mots et nous submerge d’émotions profondes. Talent incomparable qu’il possède, il allait de soi que la grande fragilité de la chanson à l’origine allait être rendue.

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