Présentée cet été au Théâtre du Bic de Rimouski, la pièce Effets secondaires, mise en scène par l’auteur et comédien Michel Nadeau, est présentée au public au Théâtre Périscope du 8 au 25 octobre.
Cette œuvre raconte l’histoire de Constance et de Tristan, deux jeunes volontaires à une étude clinique sur la dépression. Durant quatre semaines, ils doivent tester une pilule antidépressive et faire le suivi de ses effets. Au fil du temps, la dose donnée aux cobayes augmente et ceux-ci sont troublés par le développement de sentiments amoureux. De plus en plus passionnés pour l’un et l’autre, ils restent perplexes à leur désir, croyant que ce n’est qu’un effet secondaire de l’expérience. Plusieurs thèmes sont abordés pendant les deux heures de la pièce : la dépression, la santé mentale, l’amour, l’attirance, la source de nos émotions, les industries pharmaceutiques et plus encore.
Sylvie De Morais (L’Affiche à L’Espace libre, 2011) incarne Constance, une étudiante qui participe à un essai clinique pour la première fois. Tristan, un habitué de ce type d’examen, est joué par Étienne Pilon, notamment connu pour ses personnages dans La promesse et Destinées, mais aussi pour ses premiers rôles au théâtre (Frankenstein au Trident, 2013). Par contre, c’est la comédienne Véronika Makdissi-Warren (Regards-9 su Théâtre de la Bordée, 2008) qui brillait le plus par sa présence sur scène. Donnant frisson après frisson, son personnage, le Dr James, faisait ressentir sa douleur à l’audience en brisant le quatrième mur. Nous ne pouvions nous empêcher d’entrer totalement dans le passé troublé et la dépression du personnage.
Lucy Prebble, une jeune auteure britannique, signe le texte original. Grâce à ses dialogues et ses monologues, elle réussit à susciter un réel questionnement sur l’avancée de la science concernant la dépression. Est-ce qu’un jour le cerveau pourra être soigné de la dépression ? Est-ce qu’une simple pilule peut contrôler nos sentiments amoureux ou même dépressifs ?
Les dialogues, aussi dramatiques que comiques, nous permettent de voir la connexion entre les comédiens. Le texte adapté en français est d’un style familier. Il n’y a aucun élément sociodémographique qui nous transporte au Québec autre que les expressions linguistiques. Les noms des personnages, de la clinique (Raushen) et bien d’autres détails nous éloignent de la province. Cela ôte énormément de crédibilité à la pièce. Enfin, la conclusion très clichée nous laisse perplexe, car elle nous rappelle celle des films américains.
Dans l’ensemble, la pièce Effets secondaires est captivante et intelligente. Elle est présentée en collaboration avec le Théâtre Niveau Parking et le Théâtre les gens d’en bas au Théâtre Périscope jusqu’au 25 octobre.