Les Hay Babies ont été gâtées pour leur première date de mini-tournée 2015 à Québec avec une salle comble et un public survolté, le 1er avril dernier au Cercle. De retour en formule full band, le trio néo-brunswickois a joué l’intégralité de son répertoire pendant 1h30 sans relâche, ponctué de quelques surprises.
Julie, Katrine et Vivianne des Hay Babies pensaient prendre une pause de spectacles en 2015… mais c’était sans compter l’appel du public québécois qui réclamait leur retour sur scène. Depuis la sortie de leur premier EP Folio en 2012 et leur victoire aux Francouvertes en 2013, tout s’est enchaîné très vite pour le groupe qui vit désormais entre l’Amérique et l’Europe, qu’il conquiert aussi peu à peu.
Le public de Québec n’a donc pas manqué de manifester son enthousiasme en voyant apparaître les filles sur la scène du Cercle. Accompagnées de trois musiciens, elles ont commencé fort avec Des fois j’me demande et Néguac and Back, extraits de leur premier album Mon Homesick Heart. Si leurs chansons paraissent plus tranquilles sur le disque, le public a pu apprécier des versions énergiques et électriques en prestation. La foule a tapé du pied toute la soirée… à l’acadienne !
Dignes ambassadrices de l’Acadie
Les Hay Babies ont toujours su prendre le meilleur des sonorités, des accents et de leurs histoires de leur Nouveau-Brunswick natal pour en faire leur signature musicale. C’est ainsi que sans même faire 8h de route, le Cercle s’est retrouvé de l’autre côté de la frontière québécoise avec des chansons qui nous ont fait voyagé comme Trop frette ou J’ai vendu mon char.
Le trio est aussi revenu aux sources en interprétant, sans les musiciens, les succès du premier EP : La Bear Song, Chu pas une femme à marier, Tumbleweed, remis au goût du jour dans des versions très réussies pour « ne pas se tanner de les jouer », confient-elle. Loin d’être perturbé, le public a entonné de tout coeur les chansons. Beau moment.
Amies de longue date : une complicité qui fait du bien
Ces filles-là composent à trois, mais sont aussi d’incroyables musiciennes. On les pousserait bien un peu plus à intégrer quelques solos pendant le spectacle afin d’apprécier encore plus leurs instruments, mais elles semblent bien trop modestes pour ça. Elles jouent et chantent à l’unisson ou en canon. Chacune a su trouver sa place tout en restant complice des deux autres. Quand l’une présente la chanson qu’elle a composée seule, les deux autres ne manquent pas de l’appuyer ou de la taquiner pour envoyer la musique comme il se doit.
Par exemple : Katrine, désespérée de ne pas trouver l’amour sur Tinder en parlant de la pièce N’importe quel gars, rate son coup quand Julie l’interrompt pour lui rappeler que son chum est dans le groupe et que son histoire ne fonctionne donc plus.
C’est donc sur beaucoup de notes d’humour et d’énergie acadienne que nous ont laissé les filles des Hay Babies. Fil de téléphone, premier extrait de leur dernier album, a été une belle apothéose. S’ensuit le rappel alors qu’elles ont interprété toutes leurs chansons… Elles proposent aux spectateurs une reprise de Benny and the Jets d’Elton John, pièce qu’on aurait pu croire acadienne tant les Hay Babies se la sont réappropriée.