Delphine Egesborg présente jusqu’au 28 février à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins une série de photographies inspirantes.
Myriam Martin Brochu
Delphine Egesborg travaille beaucoup avec les objets. Pour cette exposition, elle a essayé de les mettre en valeur de façon à les fixer dans le temps parce que tout ce qui nous entoure est amené à disparaître éventuellement. « Ce qui m’intéresse, c’est qu’ils dépendent du fait qu’on les conserve, qu’ils le méritent », explique l’étudiante au baccalauréat en arts visuels et médiatiques. Ils rappellent le temps qui passe, nous rattachent à une histoire précise. L’idée derrière l’exposition est de faire voir que les objets sont toujours en mouvement, qu’ils évoluent autour d’une personne où d’une famille à l’instar d’un satellite.
Des liens familiaux
Dans son exposition, l’artiste rend hommage aux objets et les expose afin de leur donner l’importance qui leur est due. Loin d’avoir été choisis au hasard, ces souvenirs évoquent le passage du temps. « Les objets choisis sont passés dans les mains de mes grands-parents, puis de mes parents jusqu’à moi, tout ça parce que chaque personne a bien voulu les garder ». Comme cette vieille canne, aujourd’hui inutilisée, où son grand-père rangeait ses mèches de perceuses et que son père a gardée à sa mort. « Ce projet-là m’aura permis de m’assoir avec mes parents et de découvrir des histoires de famille », se souvient l’étudiante.
Dans la sobriété
En utilisant le même fond blanc, Delphine Egesborg nous force à nous concentrer sur l’objet photographié, à mettre l’accent sur un sujet qu’on a peu l’habitude de remarquer et de le voir comme un outil à part entière. Cela nous force à nous questionner sur tout ce qui a pu l’entourer. Les objets diffèrent les uns des autres, mais un point commun unit toutefois la sélection finale : la valeur qui leur est attribuée.
La salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins se prête très bien à ce genre d’exposition. Dans l’espace aménagé modestement, il n’y a que les photographies suspendues au mur qui attirent l’œil. En faire le tour est facile, puisqu’il ne suffit que de se promener d’une œuvre à l’autre pour apprécier le travail de l’artiste.
Une incursion en photographie
Qu’en est-il de ses futurs projets ? « Je n’avais pas fait beaucoup de photos de manière assumée avant, ça m’a lancée dans l’univers de la photo. Je pense peut-être soumettre un autre dossier pour l’an prochain ». Peu importe le médium – photo, dessin ou moulage –, il sera intéressant de voir les suites de sa démarche sur les objets du quotidien lors d’une prochaine exposition.