Michel Tremblay à l’honneur au Conservatoire

Hosanna, Sainte-Carmen de la Main et Les Belles-Sœurs sont trois des pièces de Michel Tremblay qui ont été assemblées dans le cadre d’une création de Jean-Sébastien Ouellette et d’Isabelle Hubert À matin, le soleil s’est levé. Cette pièce sera présentée en ouverture de la saison du Conservatoire d’art dramatique de Québec par les finissants en interprétation et en scénographie.

L’idée d’un « bricolage » des pièces de Tremblay vient d’il y a 25 ans. La dramaturge Isabelle Hubert, alors étudiante à l’Université Laval, a décidé, avec quelques amis aussi « trippeux » de l’auteur, de faire un collage de ses textes, en choisissant leur personnage préféré pour le mettre en scène. « Il s’agissait d’une très longue pièce. On y réalisait tous nos fantasmes. Ça avait eu beaucoup de succès. On avait même été récompensés dans un gala », raconte-t-elle.

À cette époque, la dramaturge était déjà en couple avec son conjoint actuel, le comédien et metteur en scène Jean-Sébastien Ouellette, qui est resté marqué par la pièce. C’est lui qui a eu l’idée de récupérer le concept pour en faire une toute nouvelle mouture avec ses étudiants du conservatoire.

Une journée dans l’univers Tremblay

Les onze finissants interprètent donc chacun un personnage de Tremblay le temps d’une journée dans leur vie. On découvre le parcours de chacun d’entre eux à travers 65 tableaux, composés à la fois de monologues adressés au public et de dialogues réalistes entre eux.

Aucune des répliques n’a été réécrite par les scénaristes, elles sont toutes tirées de textes originaux de Tremblay. Elles sont simplement assemblées les unes avec les autres. La seule liberté prise avec les répliques est de les attribuer à un autre personnage aux quelques rares occasions où c’était nécessaire.

Selon le metteur en scène, la pièce pourra être appréciée tant des amateurs de l’univers de Tremblay que des néophytes. « Je trouve ça vraiment le fun parce que c’est comme si, avec ce show-là, on faisait découvrir l’univers de Tremblay, mais ceux qui le connaissent bien vont retrouver toutes sortes de références », assure M. Ouellette.

Les étudiants ont d’ailleurs pris plaisir à découvrir des œuvres moins connues, qui leur ont fait connaître une autre facette de Tremblay. « On réalise comment c’est trash, en fait. Il y a des choses qui ne passeraient même pas en 2016. C’est très tragique aussi. On voit que Tremblay écrivait à une époque de plus grande liberté, où on accordait moins d’importance au politically correct », estime Isabelle Hubert.

Un beau défi pour les scénographes

Pour ce qui est de la scénographie, M. Ouellette explique qu’il a fait le choix d’une telle pièce pour permettre aux étudiants de réaliser le défi de représenter les années 1970 sur scène. « On y va à fond là-dedans. Tant sur le plan des décors que des costumes, on creuse vraiment dans cet univers-là », explique le metteur en scène.

Les scénographes devaient aussi éviter les changements de décor. C’est pourquoi l’équipe est partie du principe de la courte pointe, en présentant les univers de tout le monde à la fois. « Il y a sept différents lieux et ils sont tous en même temps sur scène, on les voit toujours », précise M. Ouellette.

Un travail d’équipe

Du côté de la mise en scène, les étudiants ont aussi eu leur mot à dire. « Le metteur en scène qui a la seule réponse, qui sait tout, je ne suis pas d’accord avec ça. Moi, j’aime qu’on soit ensemble, qu’on discute », explique l’enseignant.

M. Ouellette travaille depuis le 28 août sur la pièce avec ses étudiants, du mardi au vendredi de 9 h à 17 h. Cette dernière semaine avant la première du 16 octobre sera, selon lui, une assez exigeante pour eux puisqu’ils découvriront pour la première fois l’entrée en salle. « Ils quittent tranquillement le monde scolaire pour le monde professionnel. C’est comme ça que je les traite aussi, en professionnels », conclut le metteur en scène.

À matin, le soleil s’est levé sera présenté du 16 au 22 octobre au Théâtre du Conservatoire. Les billets sont disponibles au coût de 5 $ pour les étudiants et de 10 $ pour les adultes. Pour réserver : 418-643-9833.

Auteur / autrice

  • Cloé Hurtubise

    Je suis une vraie passionnée de culture. Lecture, théâtre, musique, cinéma, nommez-en! Par-dessus tout, j'adore écrire. C'est pourquoi j'ai choisi de devenir journaliste. Je suis donc diplômée en Arts et technologie des médias, option journalisme du Cégep de Jonquière. L'été, j'écris pour le journal de ma ville natale, Chibougamau.

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