Université Laval en spectacle nous présentait, le 22 février dernier, huit numéros créés par des étudiant(e)s d’ici. Théâtre, danse, beat box, poésie slam, musique : la brochette était variée.
Perle Fostokjian
Je me suis toujours demandé si les « talent shows » constituaient une bonne formule afin de mettre en valeur les qualités de chaque numéro présenté. Décousu, généralement indifférent aux particularités esthétiques de chaque discipline ou artiste, ce genre de spectacle exige du spectateur qu’il fasse son bout de chemin, qu’il se trimbale lui-même d’un univers à l’autre. Depuis l’autre côté du quatrième mur, ce dernier voit défiler devant lui un guitariste, puis une danseuse, un auteur-compositeur-interprète et finalement un duo comique. De l’âme torturée au cri d’espoir pour l’avenir national, en passant par une tapisserie de jeux de mots hypnotisants et plusieurs moments de virtuosité, le public humecte ces parfums l’un après l’autre avec pour grains de café des animations ludiques et sans prétention. Sans jamais se laisser absorber trop profondément par telle ou telle présentation, il aura à choisir ce qui l’aura le plus déménagé, troublé, fasciné ou impressionné. En vertu de quels critères votera-t-il? Mystère et boule de gomme. De quoi nous rappeler certaines élections.
Cette 6e édition d’Université Laval en spectacle a couronné un trio d’habiles jazzmen à saveur manouche (Les Sourcils), un original duo piano et popping (Black and Yellow) et un beat box vocal tout à fait désarmant (Raphaël D. Têtu). Le vote du public s’est rallié à celui des juges pour décerner la première position aux Sourcils. D’autres numéros se sont montrés particulièrement marquants, notamment la performance de l’invitée Rosie Belley, gagnante de la finale locale de Cégeps en spectacle du Cégep Sainte-Foy. Son éloquent monologue sur le Cégep a réveillé l’intelligence du public, quelque peu assoupie par l’ensemble du spectacle qui coulait calmement devant nos yeux à tous. Souhaitons que les participants aient tous apprécié de monter sur les planches du Théâtre de la cité universitaire et qu’ils goûteront à plusieurs autres espaces scéniques!