Nadia, Butterfly : pleurer du chlore, ça fait mal

Nadia fait sa dernière course professionnelle à vie, et après ? Se répéter qu’il y a une vie après tout ça, se le répéter encore et encore, pas arrêter de le répéter à soi et aux autres pour être certaine d’y croire. Réapprendre à vivre avec un trou dans la tête et le corps. 

Réalisation et scénarisation : Pascal Plante | Distribution : Katherine Savard, Ariane Maiville, Pierre-Yves Cardinal, Hilary Caldwell, Cailin McMurray, Marie-Josée Turcotte

Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre aux arts

C’est pas Karaté Kid
Je n’ai pas regardé la bande-annonce avant de voir le film. Je m’attendais à voir beaucoup d’entraînement et une victoire épique à la fin du film comme Jaden Smith et Jackie Chan, la chanson de Justin Bieber en moins peut-être.

C’est pas ça qui s’est passé. 25 minutes après le début du film, Nadia l’avait sa médaille de bronze aux Jeux Olympiques, pourtant il restait une autre heure et demie. C’est là que ça commençait vraiment.

La compétition, la compétition, c’est pas une raison pour se faire (trop) mal
Le film de Pascal Plante tire le rideau sur ce que la plupart des films sportifs taisent : la privation et la dépossession. Pas de party ce soir, parce qu’à 5 heures dans la piscine demain matin. L’envie de tout crisser là, mais pas le temps pour ça, cause nobody ever cries if they’re tough. Et quand on peut enfin, on veut trop.

Sortir la tête de l’eau
Les nouvelles actrices Katerine Savard et Ariane Mainville sont crédibles et sensibles; la scène dans les cabines n’a visiblement rien de fictif. Faire le deuil d’une partie de soi, c’est rough, le faire avec quelqu’un pas trop loin, un peu moins.

Les plans séquences sont discrets et coulent comme tout le reste. Images et sons travaillés avec soins. Lyrisme certain. Point boni pour la chanson d’Avril Lavigne.

 

 

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