En 2007, le jeune musicien originaire de Québec renonce à son groupe de rock anglophone et s’enracine à Montréal. Dès lors, tous ses efforts sont canalisés vers un seul et même rêve : la création de son premier album.
Miléna Babin
C’est au printemps dernier, enfin, que Peter Peter livre douze pièces écrites dans sa langue maternelle : « Je me sens moins usurpateur de communiquer en français. J’ai la pleine capacité de mener les mots là où je veux. Ça m’a rapproché de moi, ça se voulait un trip personnel. »
Si ses talents de musicien se sont vite fait reconnaître, sa plume aiguisée, tantôt fragile, tantôt sauvage, ne laisse personne indifférent. Son intérêt pour la poésie et ses études en cinéma ont assurément contribué à nourrir son imaginaire. « À 14 ans, je me suis mis à écrire de la poésie. À 18 ans, j’avais lu pas mal de poètes français et ça commençait à m’emmerder. Je me suis mis à faire de la contre-écriture, j’écrivais toujours un peu l’opposé de ce que je pensais. Ça donnait des trucs complètement weird, mais il y avait quelque chose de complaisant là-dedans. Ça m’a aidé parce que ça crée des nouvelles images de ne pas dire exactement ce qu’on veut dire. On cherche des références », explique Peter Peter. « En même temps, je ne voulais pas tomber dans l’inaccessible, je voulais parler des vraies choses. La meilleure manière de plaire aux gens, c’est de jouer avec leurs cartes », conclut-il.
Son premier album a été réalisé par Howard Bilerman, l’ancien percussionniste d’Arcade Fire, avec une approche minimaliste. « Je ne voulais pas que ça décolle, mais que ce soit une sorte de délire émotionnel. Même si tout était un peu chaotique, c’était assumé, il n’y avait pas d’artifice. C’était record and play. » Pour son deuxième, on peut s’attendre à des arrangements plus complexes : « Les termes ne changeront pas, mais j’ai envie de le peaufiner à l’extrême. » Peu importe les détours, les méandres de la création : sa seule destination, c’est l’authenticité.
Quoi ? La relève prend des airs
Qui ? Peter Peter, avec Mell, Moziimo et Philémon chante
Où ? Théâtre Petit Champlain
Quand ? Mercredi 22 février
Crédit photo : Courtoisie SPG Le Pigeon