Courtoisie : Sylvain Fillos

Groupe préféré

Les Trois Accords, on aime ou on déteste. Mais pour les fans du groupe, pas question de rater leur nouveau spectacle : J’aime ta grand-mère.

Cyril Schreiber

Courtoisie : Sylvain Fillos
Courtoisie : Sylvain Fillos

C’est donc dans la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec que jeunes et moins jeunes se sont donné rendez-vous vendredi soir dernier afin d’applaudir Simon Proulx et sa bande. Conquis d’avance, le public ne s’est pas gêné pour manifester son bonheur de voir et d’entendre le quatuor de Drummondville, se levant dès la deuxième chanson pour ne plus vraiment se rasseoir, tout en applaudissant et en hurlant; la jeunesse québécoise a encore du poumon…

Ceux qui n’accordaient pas une longue carrière aux Trois Accords doivent aujourd’hui se mordre la langue : non seulement la formation a fait paraître un cinquième album à l’automne dernier, presque dix ans après le premier, mais en plus, elle a su évoluer de manière intelligente. Et si l’humour absurde est toujours au rendez-vous, des sujets sérieux sont maintenant abordés via des textes travaillés, toujours sur des musiques accrocheuses.

Le groupe a pigé allégrement dans son vaste répertoire, enchaînant les titres à une vitesse folle sans qu’il y ait de temps mort. Et même quand certains problèmes techniques ont nui au bon déroulement de ce spectacle tout feu tout flamme, Proulx & cie ont su bien réagir et jouer en acoustique le classique Saskatchewan, belle chanson triste et beau moment de communion avec le public qui chantait — le hasard du setlist a bien fait les choses…

Certes, l’exécution n’était pas toujours au point. Bien sûr, certaines chansons légères sont agréables, sans plus. Mais les membres des Trois Accords, avec leur univers décalé et leur humour absurde, restent des bêtes de scène qui se donnent sans compter. Ajoutez-y quelques running gags bien placés, de superbes éclairages d’Emmanuel Foulon, et faites un double constat très positif : ils savent donner du plaisir, de la joie à leur public, et ils le feront sans aucun doute pendant longtemps.

Guillaume Beauregard

Après une entrée théâtrale et un trop long monologue d’humour (?) d’une bonne dizaine de minutes oscillant entre vulgarité et absurdité, Guillaume Beauregard a enfin eu la bonne idée de chanter ses nouvelles chansons, ainsi qu’une de son groupe, Vulgaires Machins (Glace noire). Seul avec sa guitare électrique, il s’y est révélé parfois même touchant, enfin libéré des décibels du rock. On essayera donc de retenir de lui que son talent d’auteur-compositeur-interprète, et non son penchant humoristique raté et douteux avec revolver et bière devant des mineurs…

Bas de vignette : Les Trois Accords ont enchaîné leurs nombreux succès, de Bamboula à Grand champion en passant par l’incontournable Hawaïenne.

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