Photo : Courtoisie Laurence Belzile

Résidence Nomade : une retraite dans la nature pour créer

Cet été, six étudiants de l’Université Laval ont participé à la Résidence Nomade sur l’Île d’Anticosti.  Ces retraites ont pour but de rassembler, de partager et de diffuser le travail d’artistes à l’extérieur des grands centres urbains. Impact Campus a discuté avec deux d’entre eux, Laurence Belzile et Michelle Gagnon.

Q : Concrètement, comment se passaient vos journées au cours de la Résidence ?

Michelle : C’était assez libre. Il y avait un atelier, pour tous les artistes présents, qui était, en fait, juste une pièce vide avec une table et de l’éclairage. Les artistes apportaient leurs médiums et l’équipement qu’ils voulaient utiliser. C’était vraiment pour nous encourager à créer toute la journée. Ce n’était pas comme des vacances.

Laurence : On avait le choix de passer nos journées ensemble ou d’être plus seuls. Moi, personnellement, quand je travaille, je suis toute seule. Donc souvent je passais l’avant-midi avec les autres et je partais l’après-midi en expédition pour réaliser des peintures.

Q : Quels genres d’artistes étaient présents au cours de la retraite ?

Michelle : C’était très diversifié. Il y avait de la musique, de la poésie, des arts visuels, de la photographie. C’était surtout des étudiants, c’est sûr, vu que ce n’était pas payé, mais il y avait aussi beaucoup d’artistes de la relève.

Q : Qu’est-ce que vous avez réalisé comme création au cours de votre séjour sur l’Île d’Anticosti ?

Michelle : Moi, je ne savais pas ce que j’allais faire et, finalement, j’ai fait plein de choses. Mon projet principal, ça a été des histoires. J’ai fait des petites histoires avec les gens que je croisais dans le village, comme des cadavres exquis. J’ai fait 13 petits récits avec la participation des gens qui ont voulu participer. Au final, je présente ça avec des images en gravures et des photographies.

Laurence : Moi, je n’avais pas d’idées avant de partir. Mon plan a été de partir en expédition tous les jours et de trouver un lieu différent dans la nature. Je m’installais là pendant quatre heures et je réalisais des séries de peintures abstraites. Je voulais voir si les séries que je réalisais chaque jour allaient être différentes d’une journée à l’autre selon le lieu où je m’installais. Et oui, il y a une bonne différence!

Q : Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?

Michelle : Au niveau personnel, être avec ces gens-là, c’était agréable et enrichissant que ce soit au niveau social, artistique ou pour mieux découvrir le pays dans lequel j’habite. C’était une belle expérience. Sinon, je me suis fait des contacts à Montréal, avec l’organisme, avec les gens de Québec. Et puis, découvrir la Côte-Nord et l’Île, c’était incroyable.

Laurence : C’était ma première expérience de résidence création. Ça m’a permis de faire un projet, ce que je ne fais jamais. D’habitude, je travaille sur des toiles, mais là j’ai réalisé quelque chose qui fait un ensemble. C’est vraiment nouveau pour moi.

Q : Vous avez décidé de créer, après coup, une exposition à Québec suite à votre expérience. Que peut-on s’attendre à y découvrir ?

Michelle : Oui, c’est moi qui tenais à faire quelque chose après. J’ai fait des démarches, en revenant, avec l’École d’art. Finalement, on va faire une mini exposition d’un soir où les étudiants de l’Université qui ont participé à Résidence Nomade vont présenter leurs projets. Il n’y a pas de thème, mais, au final, l’Île d’Anticosti a inspiré tout le monde, ce qui crée un genre de fil conducteur.

Laurence : Moi, je suis présentement en train de réfléchir à ça. Je vais présenter mes peintures, mais j’ai aussi pris des photos des lieux où je faisais les peintures. Je vais peut-être faire un livre avec toutes ces références pratiques. Je pense ajouter un autre médium.

Le vernissage de l’exposition présentée par les six étudiants de l’Université Laval qui ont participé à l’édition 2017 de la Résidence Nomade prendra place le jeudi 26 octobre à la salle d’exposition du Roulement à billes.

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