C’est le printemps et les bons romans pour les vacances commencent déjà à arriver sur les tablettes des librairies. Bientôt disponible ( 23 avril ), le quatrième bouquin de Marina Lewycka risque d’être un incontournable de la saison.
La réputation de Lewycka n’est plus à faire : son premier roman, Une brève histoire de tracteur en Ukraine, s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires, a remporté de prestigieuses récompenses en Angleterre et a été traduit en trente-deux langues. Ses deux suivants n’ont peut-être pas gagné de prix, mais ils étaient tout aussi bons et ont fait le tour de la planète. Voilà maintenant qu’elle nous arrive avec une histoire de hippies, de finances et de rongeurs. Tous les éléments sont là pour créer un roman sérieusement irrésistible !
Traders, hippies et hamsters, c’est l’histoire de Doro, hippie jusqu’aux os, sur le point de marier son compagnon de longue date, Marcus. C’est aussi celle de leurs enfants : Serge le mathématicien, qu’on suit dans les dédales hasardeux du monde des finances; Clara, qui enseigne à des jeunes défavorisés pour essayer de se donner bonne conscience et Oolie-Anna, enfant trisomique de 23 ans, rayon de soleil pour ceux qui ont la chance de la connaître. Ce roman, c’est surtout la rencontre entre deux générations foncièrement différentes décidées à se rejoindre à mi-chemin entre les idéaux communistes révolutionnaires des années 70 et les égocentriques rêves capitalistes des années 2000.
Franchement, il est difficile de résumer les 611 pages de Traders, hippies et hamsters en seulement quelques phrases. L’histoire implique plusieurs destins si finement imbriqués les uns dans les autres que si l’on oublie une partie du récit, il risque de s’écrouler complètement. Chose certaine, l’auteure nous offre encore une fois des personnages attachants, drôles, plus vrais que nature. Elle réussit à lier tous ces destins épars par le fil ténu, mais incassable, de l’amour filial. Le vrai exploit de Lewycka, c’est d’avoir été capable de rendre accessible le monde impénétrable des hautes finances en plus de nous faire rire de nos propres défauts de jeunes modernisés en quête de grandes vérités. Elle sait si bien mélanger le sérieux et l’absurde qu’il est difficile de résister à son
humour rassembleur.
Je lève donc mon chapeau à Marina Lewycka, qui a su faire d’un sujet aussi sérieux que la crise économique de 2008 une trame de fond parfaite pour une saga familiale comique. Et je le lève à vous, qui aurez l’audace de sortir des sentiers battus et qui choisirez de lire Traders, hippies et hamsters plutôt que d’opter pour le très convenu best-seller de la saison dont tout le monde parle. Vous ne le regretterez pas !
Jessica Pineau