Show de la rentrée

Ça y est! La période des fêtes qui s’achève, on laisse nos chandails de laine dans nos tiroirs, on mange les dernières bûches au crémage qui fait grincer les dents et on amorce la nouvelle session au Maurice-Pollack/Alphonse-Desjardins, pour assister au toujours déjanté Show de la rentrée de l’Université Laval. Toujours organisée par la CADEUL, cette 12e édition fera du bruit ce jeudi 31 janvier 2013. L’entrée est gratuite et souvent propice à de joyeuses rencontres.

Sébastien Blondeau

Il me semble qu’on entend déjà d’ici le fameux son du Lac, le son brut et lourd de Gros Mené. Entrepris par Fred Fortin en 1999, le projet l’amène à travailler avec son ami et guitariste, l’inexorcisable Olivier Langevin. Rappelons-nous de leur passage éclaboussé de sueur et de solos ensorcelés, sous le nom de Galaxie (autrefois Galaxie 500), formation dirigée cette fois par Langevin. Gros Mené risque de dégager une énergie similaire, enivrante et festive. Aux aurores de la session hivernale, Fred Fortin amène sa gang au Pollack pour maintenant faire entendre Agnus Dei, le second disque, lancé l’automne dernier. Les ceuzes pour qui les noms mentionnés dans la présente ne leur disent rien peuvent s’attendre en toute légitimité à une prestance bestiale et un rock sale, joué avec justesse.

 

Aussi résonnera la voix singulière de Keith Kouna, sur les airs de son nouvel album Du plaisir et des bombes (son second). Varié d’une chanson à une autre, son style s’empreint d’humour et de critiques sociales. Bousculant avec un son punk-rock ou enchantant avec un doux piano de cabaret, l’ancien meneur du groupe local Les Goules se plait à traverser d’un univers à un autre, à utiliser toutes ses influences et à les mettre au service de ses paroles. Celles-ci, justement, ont reçu beaucoup de fleurs de la part de critiques. Le comparant par moments à Tom Waits ou à Plastic Bertrand, Keith Kouna sait intégrer sa plume québécoise et élaborée à des genres antipodiques et variants.

Puis il y a Uncle Bad Touch aux riffs de guitare ledzeppelinesques, à la voix tantôt criarde, tantôt envoûtante, toujours réverbérante, rappelant sans équivoque le rock planant hippique qu’MGMT aime, pour sa part, ensevelir de synthés. Uncle Bad Touch se contente des trois ingrédients de base cependant – soient la basse, le drum et la guitare – et assaisonne le mélange d’une voix féminine et d’une masculine. Aux allures des rockeurs américains, voyageant sur le continent, libre comme le vent dans leurs cheveux longs, le trio inspire ces années où le rock glorifiait partout.

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