Voilà maintenant quatre ans que la rentrée d’hiver a son « Show ». S’il ne peut se targuer d’avoir la même envergure que sa grande sœur automnale, le Show de la Rentrée d’hiver a tout de même attiré près d’un millier de curieux jeudi dernier, selon les estimations de CADEUL.
Anatole, ou l’électropop mis en scène
Vêtu d’une cape noire et baigné d’une lumière rouge enfer, Alexandre Martel, alias Anatole, a des allures d’annonciateur de l’Apocalypse. Chemise ou camisole blanche sur le dos, ses comparses musiciens battront la mesure à ses côtés pendant une demi-heure. Aux deux pièces sorties depuis l’été dernier s’en ajoutent plusieurs autres qui font danser le Grand Salon, inondé pour l’occasion de faisceaux lumineux multicolores.
Pour son projet solo, le chanteur de la formation limouloise Mauves y va d’une mise en scène éclatée, décomplexée. C’est en troquant les jeans et le t-shirt pour une théâtralité assumée qu’Alexandre Martel se distancie du groupe qui l’a fait connaître selon Émilie Rioux, ancienne du baccalauréat en théâtre qui assurera sous peu l’aspect scénique du groupe.
Les décibels de Jésuslesfilles
Après la pop dansante d’Anatole, le Grand Salon est plongé dans une ambiance rock, quasi-grunge. Le son est brut et l’éclairage, plus diffus. La formation montréalaise ne se gêne pas pour servir une bonne overdose de décibels à la foule qui reste toutefois dubitative. Malgré les quelques motivés qui se brassent le cuir chevelu devant la scène, les spectateurs observent, opinent du chef, apprécient timidement. Peu connu du grand public, Jésuslesfilles présente son tout récent album, Le grain d’or, sorti en avril dernier sous étiquette Sainte-Cécile, branche numérique de Dare to Care Records.
Le son indescriptible de aRTIST oF tHE yEAR
La soirée se termine avec la prestation explosive d’aRTIST oF tHE yEAR. Peu après minuit, le duo montréalais débarque sur la scène du Grand Salon arborant perruque synthétique, combinaison métallique et lunettes surdimensionnées. Après deux morceaux, le Grand Salon danse au rythme de la poutine musicale aux mille saveurs : disco, électro, rock, latino et tutti quanti. Bonne rentrée.
Un évènement réussi ?
Après les prestations offertes par Beat Sexü, Dead Obies et Misteur Valaire l’hiver dernier, la barre était haute. Difficile donc de comparer la plus récente édition du Show de la Rentrée d’hiver avec celle qui l’a précédée. On peut néanmoins établir un parallèle avec le show de septembre dernier, également marqué par une programmation « pantoumienne ».
« Les groupes qui participent à l’effort du Pantoum cadrent très souvent avec ce qu’offre le Show », explique l’un des fondateurs du lieu phare de l’underground, Jean-Étienne Collin Marcoux. Celui qui assure la direction technique du Show depuis quelques années voit dans ce rapprochement une occasion « d’offrir une visibilité aux groupes avec lesquels le Pantoum collabore ». Si la situation peu plaire aux adeptes de la scène de la rue Saint-Vallier, elle peut laisser tout un pan de la population estudiantine pantoise.
Bands peu connus du public, file monstre devant le Pub universitaire, Grand Salon qui peine à se remplir : l’évènement hivernal, du moins, sa plus récente édition, était davantage une soirée festive qu’un incontournable.