Show de la Rentrée d’hiver 2019: Une joyeuse pagaille

Le Grand Salon a implosé mercredi soir alors que Fouki, Marie-Gold, Zach Zoya et Donzelle ont enflammé la foule d’étudiants qui s’étaient présentés en grand nombre au Pavillon Maurice-Pollack de l’Université Laval. Une soirée haute en couleur ponctuée de quelques dérapages plus ou moins contrôlés.

Cette session, la CADEUL a organisé une soirée de rap paritaire avec une liste d’artiste qui tombe complètement dans les cordes du public cible. Avec près de 1000 participants sur l’évènement Facebook du spectacle et 2 300 personnes intéressées, il était certain que la salle d’environ 900 places allait être bien remplie. « Je pense que ça va être un gros party », disait la rappeuse Marie-Gold, le sourire aux lèvres avant d‘entrer sur scène.

Marie-Gold au show de la Rentrée. Photo: crédit, Léa Martin
Une soirée qui commence en force

La jeune femme qui a sorti son premier EP solo en mai dernier, Goal : Une Mélodie, avait la lourde tâche de commencer le spectacle devant un public qui attendait Fouki, la tête d’affiche, avec impatience. La salle était déjà bien remplie pour la prestation de la rappeuse qui a bien donné le ton de la soirée. Avec son attitude sans gêne, ses rythmes à la fois saccadés et mélodieux, ainsi que ses textes en franglais bien fignolés, Marie-Gold a réussi à allumer la foule à elle seule. Elle aime être en contact avec son public et interagit énormément avec lui. Elle a même présenté de nouveaux morceaux. « Mon but c’est de produire du nouveau matériel et de le roder en spectacle », explique l’artiste qui compte prendre une autre direction et faire aussi ses spectacles avec un live band dans le futur. Une surprise grandement appréciée par les fans de l’artiste que j’ai croisé au bar plus tard en soirée.

Zach Zoya au show de la Rentrée. Photo: crédit, Léa Martin

Ça a été ensuite au tour de Zach Zoya de faire son apparition. Si le jeune rappeur de Rouyn-Noranda est de plus en plus connu à Montréal où il fait maintenant de la musique, la partie n’était pas gagnée d’avance à Québec. « Moi, quand j’ai vu qu’il allait y avoir Fouki, je me disais : damn, ok, il va falloir pousser pour remplir la salle avant qu’il arrive. Mais en vrai, c’était la pagaille dès qu’on est arrivé », disait-il en riant dans sa loge, entouré de ses amis et de son équipe. En commençant directement avec un court extrait de son hit Who Dat, le public s’est mis à sauter au son de la basse qui faisait trembler le sol. Les gens dans la foule connaissaient une bonne partie des paroles en anglais du jeune rappeur québécois. Selon lui, il est important de mélanger les audiences des différentes sortes de rap queb en français et en anglais. « Être un québécois qui chante en anglais ou être un anglophone qui chante en queb, je crois que c’est ça qui va merge les deux audiences. Je pense que c’est pour ça que les gens me fell comme ça », explique-t-il.

Donzelle au show de la Rentrée. Photo: crédit, Léa Martin
Féminisme et paillettes

Après deux artistes très trap, Donzelle et ses quatre danseuses Mee-comb, Tigna$$e, Fanny La Twat et Bullshit Babe, sont arrivées sur scène pour couvrir le public de couleur et de brillants dans une ambiance « pussy-core kitsch-hop », comme elle décrit elle-même son style. Si la formation féministe avait peur d’être un peu « extraterrestre » dans la programmation de la soirée, ses craintes se sont vite envolées. Les filles ont offert une prestation sans complexe, hyperdynamique et originale. « À l’avant, il y avait beaucoup d’amour », indique Donzelle. Elle indique que même si c’est un projet féministe assumé, elle ne voyait pas que des filles tripper dans la foule. « Il y avait aussi des dudes, des athlètes qui aimaient ce qui se passait et ça, c’est le fun quand tu peux voir qu’il y a de l’ouverture d’esprit », dit-elle contente de la performance de son groupe.  Si j’ai croisé quelques regards étonnés durant leurs premières chansons, la plupart des gens ont fini par entrer dans leur univers flamboyant. Un groupe rafraichissant qui montre la beauté de la femme sous ses différentes formes.

 

Fouki et ses fans un peu moins « zaaay »

C’est à l’approche de l’arrivée de Fouki que la foule a dérapé. Comme attendu, il n’y avait pas assez de place pour faire entrer tout le monde dans le Grand Salon. Les gens ne pouvaient pas sortir de la salle, même pour aller aux toilettes, de peur de perdre leur place et de devoir refaire la file interminable qui se trouvait dehors. Certains spectateurs étaient déshydratés du manque d’eau et l’impatience se faisait sentir. Des gens ont commencé à lancer des canettes sur la scène, d’autres ont essayé de forcer les portes et la sécurité s’est vue dépassée par les évènements. La foule a été rappelée à l’ordre et à son arrivée, Fouki a également calmé le jeu. Le jeune rappeur qui est maintenant une star au Québec a livré une bonne prestation devant un public gagné d’avance. Il connaît bien ses fans et il sait comment leur parler. La foule déjà réchauffée pour lui, le jeune rappeur a fait danser tout le monde sur des hits comme Gayé et Makeup pour clore la soirée en beauté. Après trois spectacles dans la capitale dans le dernier mois, Fouki et son crew sont des habitués de la ville de Québec qu’ils surnomment maintenant leur « Zaybae ».

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