Sinatra dans la voix de Sinclaire

Les nostalgiques des belles années de Frank Sinatra avaient de quoi être comblés vendredi soir dernier au Palais Montcalm. Le célèbre chanteur jazz Denzal Sinclaire partageait la scène avec le big band de la Faculté de musique de l’Université Laval pour reprendre les plus célèbres succès du crooner américain. 

C’était une première pour le directeur musical et professeur à la Faculté de musique, Janis Steprans : Denzal Sinclaire se joignait aux 17 musiciens sur scène pour plonger le public dans l’atmosphère des années 60.

Après avoir entamé le bal avec Come Fly with Me, le vocaliste canadien enchaîne les succès qui laissent beaucoup de place aux musiciens. Solos et improvisations se succèdent, alors que les rythmes jazz sont variés et que les spectateurs ne peuvent se retenir de taper du pied. Denzal Sinclaire est en voix, juste et profonde.

Toutes les sections du big band sont mises en valeur, notamment les trombonistes qui ne peuvent s’empêcher de bouger de gauche à droite dès les premières notes de Fly Me to the Moon. La complicité évidente entre le chanteur et Janis Steprans se manifeste lorsque le directeur musical, saxophoniste, se laisse emporter dans un solo bien senti et acclamé par Sinclaire. Visiblement en grande forme, le vocaliste se permet même un saut aux dernières notes de certaines chansons, arrachant des rires chaleureux de la foule conquise.

Si la salle était bondée, deux couples se sont néanmoins isolés à l’arrière pour faire quelques pas de danse. L’image du mythique Sinatra projetée sur un écran à l’arrière des musiciens porte à croire que l’âme de cette grande voix du jazz était bien présente alors que Sinclaire chantait pour son 100e anniversaire.  

En simplicité

S’adressant au public aussi bien en anglais que dans la langue de Molière, le crooner torontois a su user d’humour pour introduire That’s Life, qui a révélé toute sa maîtrise des rythmes jazz classiques du milieu du siècle.

Or, en milieu de deuxième partie, Sinclaire prend tout le monde par surprise en se dirigeant vers le piano pour y interpréter I’m in the Mood for Love à la demande d’un membre du public. Un piano-voix simple, posé et tout à fait spontané qui s’est mérité de chauds applaudissements de l’auditoire. Moment «emotional», comme certains disent…

Pas une première   

« Nous avons eu beaucoup de plaisir! Ils sont très professionnels », a confié plus tard Denzal Sinclaire au sujet des étudiants qui composaient le band. Olivier, un tromboniste, a souligné la qualité d’être « terre à terre » de l’artiste, qui s’est montré généreux de son temps en venant saluer les musiciens et certains membres du public quelques minutes après la fin du spectacle.

Ce n’est pas la première fois que le big band de la Faculté de musique joue avec un artiste bien connu. La troupe avait auparavant partagé la scène avec le pianiste cubain Harold Lopez, la chanteuse jazz Ranee Lee ainsi que le saxophoniste Donny McCaslin, rappelle Janis Steprans.

Auteur / autrice

  • Jean-Frédéric Moreau

    L’actualité évolue plus vite qu’il n’est capable de la suivre… Et cela l’ennuie parfois. Certes, ce nouveau diplômé en science politique et philosophie ne manque pas de discuter politique autour d’un breuvage houblonné. Épicurien sur les bords, au caractère rationnel, les questions fusent sur tous les sujets. Il troque désormais son micro (il co-animait L’heure juste sur les ondes de CHYZ 94.3) pour l’énergie de la salle de rédaction d’Impact Campus.

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