Tout ce qui tombe, pre­mière pièce de Véronique Côté, mise en scène par Frédéric Dubois, nous apparaît d'abord par une scène sans coulisse encombrée de chaises. Aucun mur, élément pourtant central de la pièce.

Tout ce qui tombe… peut se relever

L’amour peut-il vraiment surmonter tous les obstacles?

Ariane Tapp

Tout ce qui tombe, pre­mière pièce de Véronique Côté, mise en scène par Frédéric Dubois, nous apparaît d’abord par une scène sans coulisse encombrée de chaises. Aucun mur, élément pourtant central de la pièce. En effet, les his­toires (car il n’y en a pas qu’une) se déroulent à Berlin, en 1989, 1999 et 2009. On abordera le mur physique qui a divisé la ville et ses habitants, mais aussi le mur invisible qui se dresse entre les êtres, que ces êtres érigent par­fois eux-mêmes, par peur, par nécessité, par amour. Pour les personnages, mais aussi pour les spectateurs, il y a également la barrière de la langue. Les scènes du couple berlinois sont entière­ment en allemand. Là se trouve le point le plus négatif (sinon le seul) de la pièce. Pas tant dans l’usage de l’allemand, justifié – surtout entre protagonistes québécois et allemands –, que dans les sous-titres, pourtant nécessaires. Trop occupé à lire tous ces mots qui défilent un peu partout sur la toile de fond dans différentes typographies, et souvent de manière décalée, on en oublie de suivre les person­nages et le jeu des acteurs qui les interprètent. À ce sujet, Édith Patenaude et Steve Gagnon, qui jouent le couple de 2009, volent la vedette par leur naturel aussi drôle qu’attendrissant. Malgré le mur, lourd, des sous-titres, le texte superbe, simple et poétique est brillamment mis en scène. Les personnages sont toujours actifs, même en arrière-plan, et il faut parfois se détourner de l’action principale, des nom­breux monologues, pour rem­plir quelques ellipses. Bref, on y rit, on y pleure, on y réfléchit. À voir et à entendre au Théâtre du Trident jusqu’au 13 octobre, et bientôt à lire chez Leméac.

Crédit photo Une : Vincent Champoux

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