Trap : pris au piège au cinéma

On le sait bien qu’avec le réalisateur Night Shyamalan c’est quitte ou double, ses films sont soit bons, soit mauvais. Sixième Sens, Le Village ou encore Signes, sont de petites pépites de cinéma fantastique, mais il faut bien admettre que depuis les années 2010, le talent du cinéaste semble s’être évaporé au profit de scénarios mal bouclés et de personnages caricaturaux. Retour sur son dernier film en date, Trap, qui a su – malheureusement – nous prendre au piège pendant 1h30.

Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme

Je ne suis pas du genre à sortir au milieu d’une projection, je me dis toujours qu’on ne sait jamais, que la fin peut nous surprendre et revaloriser le film. C’est un peu le cas avec Trap dont les 30 dernières minutes sont bien meilleures que toute la première heure. C’est justement ce déséquilibre qui est problématique, on nous embarque d’abord dans un huis clos où le réalisateur essaye de faire monter la tension, sans succès, avant de nous retrouver dans une maison où les retournements de situations s’enchaînent de manière presque loufoque. Le pitch était pourtant simple et vendeur : un tueur en série se retrouve pris au piège au milieu d’un concert : va-t-il réussir à s’en sortir ? C’est donc perdu au milieu de 30 000 spectateur.rices avec seulement 300 policier.ères à sa recherche, que Cooper doit trouver une issue sans éveiller les soupçons de sa fille. Déjà on souhaite bon courage aux forces de l’ordre pour intercepter littéralement tous les hommes du concert, parce que oui, ils ne savent pas à quoi Cooper ressemble. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. On assiste donc surtout à une heure de concert – clairement pas ce qu’on était venu voir – dont l’artiste n’est autre que la fille de Night Shyamalan – bonjour le piston, puisqu’elle n’a joué dans aucun autre film, et ça se voit.

Et que dire de la fin, sans vous spoiler, avec tous ses rebondissements sans queue ni tête ? Les policier.ères, sur le point de mettre la main sur Cooper, préfèrent utiliser des tasers plutôt que des armes à feu ; si ce n’est pas complètement surréaliste ! Bien entendu, avec sa force surhumaine, il résiste à ces attaques et parviendrait presque à s’enfuir ! Mais non, il faut bien clore le film, nous sommes presque au bout de nos souffrances.

Trap c’est un film qui avait du potentiel, mais qui n’arrive à éviter aucun des écueils qui se sont présentés : mauvais scénario, personnages caricaturaux, acteur.rices pour la plupart sans charisme, problème de rythme et montage tout à fait classique, en font finalement un film qui n’a rien de moyen, qui est juste mauvais. Alors à vos risques et périls, sauf si vous avez 1h30 à perdre.

Consulter le magazine