C’est le jeudi 26 avril qu’aura lieu la première soirée des Nuits Psychédéliques, rassemblement pour les amateurs de musique psyché/expérimentale. À l’occasion du 5e anniversaire du festival, Impact Campus s’est entretenu avec Tania B. Lacasse, responsable de la programmation, pour faire le point sur cet évènement printanier prenant de l’ampleur chaque année.
Q: À quoi ressemble le festival des Nuits Psychés?
R: C’est un festival de découverte qui célèbre la musique garage et psychédélique. C’est 14 bands dans deux lieux différents à un prix ridiculement minime.
Q: Comment est venue l’idée d’organiser un tel évènement, quelles étaient les attentes pour la première année?
R: À l’été 2013, j’ai reçu un courriel de la part de François Deschamps qui me parlait de partir un festival psychédélique avec Jean-Claude Anto et les frères Chiasson, Maxime et Guillaume [de la formation Ponctuation]. On s’est rencontré une première fois à l’automne et ça a vraiment cliqué, car on partageait pas mal la même vision du festival qu’on avait envie de présenter : un mélange de stoner, de psychédélique, de garage et de musique expérimentale. Faut dire qu’à ce moment-là, il y avait plein de petits psych fest qui s’implantaient un peu partout dans le monde, influencés par l’immense succès du Levitation Austin Psych Fest. La scène psychédélique était en pleine ébullition. On était vraiment emballés par notre projet de festival, mais on avait aucune attente ; la scène à Québec est pas mal imprévisible. Il y a eu une réponse de la part du public qui visiblement était content qu’on fasse bouger la ville un peu avec une proposition différente.
Q: Qu’est-ce qui pourrait démarquer les Nuits Psychédéliques d’un autre festival?
R: Ce n’est pas un simple spectacle, mais une expérience en soi. L’habillage des salles et l’art numérique jouent pour beaucoup et le fait qu’on n’annonce pas l’ordre de passage des groupes ajoute au mystère qui invite les spectateurs à se laisser aller et à juste vivre le moment.
Q: Quelle est l’importance de jumeler l’art de la musique avec l’audiovisuel ou la littérature?
R: C’est l’idée même du psychédélisme qui en soi est un mélange des genres. Depuis le début, on a misé beaucoup sur la vidéo dont je m’occupais durant les trois premières années. On a également eu la chance de recevoir Mad Alchemy Liquid Show de San Francisco en 2016 pour des projections psychédéliques à partir de rétro-projecteurs, d’huile et de couleurs vives et ce fut une des soirées les plus incroyables qu’on a eu la chance de vivre et de présenter. Depuis l’an passé, on travaille avec Louis-Robert Bouchard qui est le king de l’art vidéo à Québec et qui présente un travail impeccable. On est très heureux de le recevoir encore cette année!
Q: Détails sur la programmation : pouvez-vous me présenter les différentes têtes d’affiche de cette 5e édition ? Est-ce qu’il y a des retours, des performances à surveiller?
R: Cette année, c’est une programmation toute neuve ! On n’impose jamais un degré d’importance aux groupes, tout le monde est sur le même pied d’égalité! Parmi les choses à surveiller, je nommerai Lemongrab qui foulera les planches de Méduse le vendredi 27 avril et qui présenteront leur garage-psychédélique très inspiré du grunge pour la première fois dans notre ville. La prestation des Martyrs de Marde avec Simon-Pierre Beaudet en hommage [au poète] Denis Vanier sera également un incontournable. Monobrow, qui sont des vieux routards de la scène stoner, promettent une prestation solide pour la soirée Émanation du samedi 28 avril. Aussi à surveiller : le premier spectacle complet et officiel de Joey Proteau depuis qu’il est devenu Gaspard Eden. Aussi, je dirai que Ponctuation et les Vulvets sont assurément des incontournables!
Q: Comment sélectionnez-vous les groupes présents sur votre affiche?
R: On reste a l’affût toute l’année, on tente de recruter des groupes qui ne sont jamais venus jouer à Québec ou alors très peu. C’est vraiment un guess qu’on prend, mais ça ajoute au plaisir de la chose! Nous sommes également soucieux d’encourager des artistes de la relève de Québec, que nous intégrons à la programmation chaque année!
Q: Cette année on remarque une plus grande présence féminine (neuf femmes sur scène). Est-ce voulu ? Si oui, pourquoi avoir pris cette initiative?
R: C’est voulu, oui. C’est un aspect qui est discuté lors des réunions de programmation. Cette année, il y a 20% de femmes sur notre programmation, ça reste encore peu et c’est notre volonté d’augmenter cette présence. La scène psychédélique est une scène inclusive et ouverte et on a la chance de travailler avec des musiciennes géniales. Le public du festival est d’ailleurs pas mal également partagé homme-femme, toutes soirées confondues.
Q: Des projets en vue pour les cinq prochaines années?
R: Continuer de présenter un festival de qualité, axé sur la découverte, oser davantage. L’idée n’est pas de grossir, mais de devenir le meilleur festival en terme de qualité et de rareté du contenu. Oui, on aimerait de plus gros noms, mais en continuant de donner une place de choix aux artistes de la relève du Québec. On travaille déjà sur la programmation 2019…! On souhaite également présenter plus de spectacles Orbite tout au long de l’année.
Q: Pour terminer, en cette 5e édition : cinq adjectifs pour décrire le festival des Nuits Psychés (qui donneront envie à des non connaisseurs de devenir de futurs adeptes des nuits psychés).
R: Curieux, audacieux, beau, convivial, psychédélique!
Les Nuits Psychédéliques de Québec V se déclinent en trois soirées aux thématiques distinctes: Premier Contact le jeudi 26 avril au Pantoum, Illumination le 27 avril et Émanation le 28 avril, toutes deux au Complexe Méduse.