À la soirée de poésie U-unDeRGRouND, le poète André Marceau a invité le public à entrer dans une enclave, un univers propre à chaque artiste présent. Le 24 mars dernier, dans l’intimité d’un sous-sol, son équipe a réussi à transmettre la fragilité et l’essence brute des mots en dirigeant les gens au travers des stations.
Présenté par le Tremplin d’actualisation de poésie (TAP), U-unDeRGRouND se voulait un point convergeant entre divers milieux littéraires à Québec. Plusieurs étant étudiants à l’Université Laval, les artistes étaient Pascale Bérubé, Anthony Charbonneau Grenier, Édouard de la Durantaye, Véronique Langlais, Thomas Langlois, Éric Leblanc, Alix Paré-Vallerand et Arnaud Ruelens-Lepoutre. Ils ont été choisis en fonction de leur complémentarité afin de monter un événement riche en styles d’interprétation.
Exprimant des tourments amoureux de l’adolescence qui se répercutent jusque dans les choix d’adulte ou des questionnements face aux impasses affectives, les thèmes traités étaient variés. D’un récit fictif faisant référence à un état d’engourdissement social à un portrait des modèles auxquels nous sommes confrontés, les artistes ont su créer un bassin assez large pour que chacun puisse en retirer d’authentiques réflexions.
Soutenir la poésie
À l’origine, la soirée avait été conçue pour souligner la place de la poésie à Québec. Depuis 2000, le Mois de la poésie offre au public l’opportunité de s’imprégner du monde littéraire de différentes manières. Cette année, des incertitudes se sont présentées quant à la poursuite du projet. U-unDeRGRouND a donc été créé pour soutenir cette initiative. « On s’était dit que ce serait bien de faire une activité dans le courant du Mois de la poésie dans l’espoir, peut-être, que ça reprenne », explique André Marceau. Un projet avait été présenté à Première ovation plus tôt cette année pour promouvoir l’activité.
Mettre en œuvre
L’événement se tenait dans un sous-sol afin de « parler de l’émergence, mais par en dessous », décrit André. Le processus de création a débuté par un atelier d’écriture et les premiers jets ont été remis en ordre par l’organisateur. De cet exercice est né le texte d’entrée auquel tous les poètes prenaient part. Les artistes ont ensuite eu le mandat d’écrire deux textes découlant de l’atelier d’écriture. En fonction d’un style introspectif ou d’un élan plus effervescent, les performances imbriquées les unes aux autres ont su mettre en contraste le style de chacun.
L’organisateur a une bonne expérience des événements in situ. Il a donc su mener son équipe au travers de leurs craintes initiales. Apprivoiser ce contexte était facile pour eux puisqu’André Marceau assure avoir l’habitude de « mettre en œuvre des textes dans un cadre de performance.» C’est ce que signifie le terme d’actualisation.
À venir cette année
Plusieurs projets sont à surveiller pour les mordus d’événements littéraires. Le Mois de la poésie se clôture avec le Slam de poésie le 28 mars prochain à la Maison de la littérature. Le TAP propose aussi quotidiennement les Vendredis de poésie, un rassemblement intéressant pour la relève poétique. L’automne prochain se tiendra également le Festival de slam de Québec où les meilleurs slameurs au Québec seront en compétition, assure André Marceau.