185 heures, c’est un projet dingue de voyage en bus, une traversée du Canada avec un appareil photo. Renaud Philippe, photographe et ancien étudiant à l’UL, l’a fait avec son Fuji X Pro 1 sous le bras. Son travail est exposé au Cercle jusqu’au 23 février. Rencontre.
Attablés dans un café, mais sans café sur la table. Quand Renaud Philippe parle, on quitte l’endroit pour s’embarquer dans un voyage d’images, d’instants immortalisés, volés. Chaque cliché a son importance et son but. Et c’est comme ça qu’il explique sa démarche pour son projet de 185 heures.
Un projet
Il y a deux hivers, il venait de recevoir son nouveau Fuji. « J’avais la bougeotte, j’avais vraiment envie de partir sur un projet, mais je ne travaillais sur rien ». L’idée vient d’un souvenir amer d’un voyage en autobus, « je m’étais dit plus jamais ». Pourtant des images et des ambiances fortes lui restent en tête.
Un premier voyage donc, qui laisse paraître de la frustration, « je n’avais rien, je n’avais pas d’histoire ». C’est une bourse qui relance le projet. Il en découle un deuxième voyage de 185 heures. Un autre départ avec un autre état d’esprit.
Une exposition
Si le fait de sortir de son environnement est central pour le photographe, il faut quand même conclure l’exercice et le partager. « La réflexion est parfois plus importante que la photo », explique-t-il. C’est de là que découle ce besoin d’exposer ses histoires. Et c’est un pari réussi. Le soir du vernissage, mercredi le 14 janvier, près de deux cents personnes ont fait un arrêt au Cercle pour découvrir ce voyage.
Un parcours
Renaud Philippe a fait sa scolarité à Québec. Une année en génie mécanique qu’il troque vite pour un bac en communication. Un passage à Impact Campus, à L’Exemplaire, au Club photo Optica qui le confortent plus dans ses envies d’avenir. Puis, tout s’enchaîne avec un stage au Soleil, une formation auprès de Jacques Boissinot, photographe pour La Presse Canadienne. De la volonté et « un peu de chance », comme il le souligne, l’ont emmené au Voir pendant un temps. Aujourd’hui pigiste au Devoir, il est également photographe pour de gros évènements comme le Snowboard Jamboree et le Festival d’Été de Québec. Des projets, il n’en manque pas. Le prochain serait une immersion à Shanghai, parce que « c’est la plus grosse ville du monde selon Wikipédia ».