Virginie Fortin : incandescente

Virginie Fortin est en tournée avec son premier spectacle solo, Du bruit dans le cosmos, et sera de retour à Québec le 12 mars prochain à la salle Albert-Rousseau. Elle aborde avec intelligence des questions féministes, sociales et économiques.

Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre arts

Pas comme les autres

Les spectacles d’humour, ce n’est pas mon fort. Ça ne me fait pas souvent rire, et je ne sais pas, je suis comme mal à l’aise avec le concept. C’est que l’image que j’ai dans ma tête est celle des spectacles d’humour à Canal D, des Peter Macleod et compagnie, et de leurs blagues sur les couples, les belles-mères et la pré-ménopause de leur femme. Mais je sais que ce n’est plus juste ça, qu’il y a une brillante relève qui déconstruit les codes. Et Virginie Fortin en est certainement une des cheffes de file.

Lentement, mais surement

Le spectacle s’ouvre sur un numéro sur l’Espace. C’est absurde, pas tordant, anxiogène à la limite. Virginie Fortin est brillante, si elle fait ça, ce n’est pas pour rien, je le sais. Puis, elle parle d’argent, un sujet toujours sensible. On rit jaune, mais on rit quand même. Plus le spectacle avance, plus ça escalade, les numéros se succèdent et se surpassent. Ils n’ont rien de classique. Ils surprennent vraiment, jamais possible de voir venir la chute. Elle parle de capitalisme, de hiérarchie sociale, de féminisme, et c’est drôle pour vrai. C’est intelligent, engagé et hilarant, quoi demander de plus.

Le spectacle se termine, et on en garde quelque chose, ce qui, je trouve, est assez rare en humour. Habituellement, on rit une heure ou deux, on se divertit, on sort de la salle, et c’est terminé, mais pas là. On se marre autant, peut-être même plus encore, mais on n’oublie pas.

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