Vendredi dernier, le Canada a suspendu toute relation diplomatique avec l’Iran. « Le Canada considère le gouvernement de l’Iran comme la menace la plus importante à la paix et à la sécurité mondiales à l’heure actuelle », a servi comme explication le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird.
Pascale-Sophie Lacombe
L’ambassade canadienne en Iran est désormais fermée et les diplomates canadiens sont déjà rentrés au pays. Pour leur part, les diplomates iraniens en poste dans la capitale canadienne ont bénéficié d’un délai de 5 jours pour rentrer à la maison. L’Iran a également été officiellement ajouté à la liste des « États soutenant le terrorisme », conformément à la loi sur la justice pour les victimes d’actes de terrorisme.
Un comportement critiquable
Le ministre Baird précisa que les raisons menant à cette décision sont multiples. Le régime iranien fournirait une aide militaire de plus en plus considérable au régime Al-Assad syrien, il menacerait régulièrement Israël en colorant ses propos de racisme et il servirait de refuge à des groupes terroristes tout en leur fournissant une aide matérielle. En plus de faire partie des pires violateurs de droits de la planète, l’Iran aurait de la difficulté à se conformer aux résolutions des Nations Unies.
En effet, selon le rapport du 29 août de l’AIEA ( l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique ), Téhéran aurait doublé sa capacité nucléaire en date du 18 août avec quelque 2000 centrifugeuses contre environ 1000 durant le mois de mai. Mark Fitzpatrick, de l’institut international de recherches stratégiques à Londres ( IISS ), avance que la république islamique chercherait ainsi à renforcer sa position au sein des négociations avec les grandes puissances. L’Iran est présentement le sujet de 6 résolutions des Nations Unies, dont 4 comporteraient des sanctions.
Des réactions diversifiées
La décision subite du gouvernement Harper a été applaudie en duo par le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et la présidente du Conseil national de la résistance iranienne ( CNRI ), qui ont qualifié le geste de courageux. En revanche, sur la scène canadienne, le Nouveau Parti Démocratique a critiqué l’annonce de « décisions précipitées et pas du tout justifiées ». Selon l’agence de presse iranienne Mehr, le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi aurait accusé le Canada d’avoir agi ainsi intentionnellement pour plaire à Israël, tout en ajoutant que la colère du Canada aurait pu être causée par la récente visite à Téhéran du chef de l’ONU, Ban Ki-moon.