Beaucoup plus à l’aise que lors du premier débat présidentiel, le président sortant Barack Obama a profité de cette deuxième chance pour attaquer son rival républicain Mitt Romney à plusieurs reprises, mardi dernier, dans l’État de New-York.
Pierre-Yves Robert
Fixant le ton d’entrée de jeu, dépeignant un candidat républicain élitiste, indifférent et « sans contact » avec la « vraie société » américaine, M. Obama a accusé l’ancien gouverneur du Massachussetts de ne se préoccuper que des plus riches. Son programme tient en un point : s’assurer que les plus aisés puissent jouer avec des règles différentes », a accusé le démocrate, dans un affrontement où les deux adversaires s’interrompaient et se contredisaient sur de nombreux sujets.
Pour sa part, Romney avait la tâche difficile de prouver que sa performance lors du premier débat n’était pas qu’un coup de chance, mais plutôt la démonstration de ce qu’il a appelé le « vrai Mitt Romney », i.e. un républicain sensible, sympathique et modéré. Malgré la pression, il a réussi à poursuivre sur son élan et à asséner quelques coups à Obama, notamment sur l’économie, la fiscalité du pays et les dépenses « démesurées » qui « écrasent la classe moyenne » depuis les quatre dernières années.
DES EMPLOIS ET DES CLASSEURS
Mitt Romney à répéter tout au long de la soirée qu’il « savait ce qu’il faut faire pour créer des emplois » grâce à sa grande « expérience dans le secteur privé ». Martelant que la classe moyenne avait été « enterrée » sous Obama, répétant plusieurs fois le chiffre des 23 millions de chômeurs, le républicain a lancé que, sous le président sortant, « le gouvernement ne crée pas d’emplois ». Lancé sur le sujet, Barack Obama n’a pas manqué de rappeler qu’il avait déjà baissé les impôts de la classe moyenne, soulevant que son opposant avait un taux d’imposition se situant à « seulement » 14%, et précisant qu’il avait ainsi un taux « moins élevé qu’une infirmière ».
En plus de la classe moyenne, l’une des cibles les plus disputées de cette campagne est l’électorat féminin. Selon deux enquêtes du Pew Research Center, Obama a perdu 9 points de popularité auprès d’elles ce mois-ci, qui ne donnent plus au Président que 51% des intentions de vote féminin, contre 48% pour Romney. Mais, à trop vouloir les charmer, Mitt Romney a trébuché : expliquant comment, par le passé, il avait toujours pris grand soin d’embaucher des femmes, il a raconté s’être fait livrer des «classeurs pleins de femmes » prêtes à être engagées, bourde qui n’a pas manqué de faire le bonheur des réseaux sociaux.