Un tribunal égyptien a condamné à mort lundi 24 mars 529 partisans des Frères musulmans pour des violences commises durant l’été, ont déclaré des sources judiciaires égyptiennes. Cela risque d’attiser les violences dans le pays à l’approche des élections présidentielles.
Margaud Castadère-Ayçoberry
@MargaudCastAyco
Il s’agit du plus important procès depuis le début de la répression des partisans de l’ancien président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l’armée en juillet dernier. Mardi, 700 autres personnes sont citées à comparaître. Parmi les accusés figurent de nombreux dirigeants des Frères musulmans, dont leur chef, Mohammed Badie. Toutefois, la majorité des accusés sont en fuite.
Pour Gamal Eid, expert juridique à la tête du Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme, il s’agit « d’une catastrophe, d’une mascarade et d’un scandale qui aura des conséquences pour l’Égypte pendant des années ». Les accusés peuvent néanmoins faire appel devant la Cour de cassation. Et la peine de mort doit encore être validée par le mufti, représentant de l’islam auprès de l’État.
Ce procès sans précédent s’est déroulé à Minya, une ville de Moyenne-Égypte qui avait été le théâtre de nombreuses violences contre les forces de sécurité et la minorité chrétienne copte en août dernier. Les heurts s’étaient étendus à tout le pays, faisant des centaines de morts. Les Frères musulmans nient toute responsabilité dans ces attaques. Mais depuis, une répression implacable s’est abattue sur la confrérie, qui a même été décrétée organisation terroriste par les autorités mises en place par l’armée en décembre dernier.