L’étudiant d’origine népalaise Shyam Suwal s’envolera pour son pays natal le 7 mai afin de jeter les bases solides de sa reconstruction.
La nuit du 24 au 25 avril 2015 restera gravée longtemps dans l’esprit de Shyam Suwal, stagiaire postdoctoral au Centre de recherche sur les matériaux renouvelables (CRMR). C’est la nuit où, à la suite du séisme d’une magnitude de 7,8 qui a touché le Népal, l’homme dans la trentaine d’origine népalaise était coupé de communications avec les membres de sa famille y habitant toujours. Une nuit « longue » où il a craint le pire.
Heureusement, au petit matin, Shyam reçoit la nouvelle qu’il attendait impatiemment : tous sont sains et saufs. « Ils ont certes perdu leur maison et leurs avoirs, mais pas la vie. C’est le plus important : tu n’en as qu’une, ça ne se reconstruit pas », dit celui qui a récemment complété son doctorat en sciences et technologie des aliments à l’Université Laval.
Proactif
N’empêche, vivre un tel drame à plus de 11 000 kilomètres de distance est tout de même éprouvant pour Shyam. Établi au Québec depuis janvier 2012, celui qui est originaire de la petite ville de Dhulikhel garde un lien très fort avec son pays natal. « Je ne dors pas beaucoup depuis les événements, admet-il. Je suis très affecté. »
Hors de question pour lui de s’apitoyer sur son sort et encore moins de se croiser les bras. Dès le 7 mai, il s’envolera pour le Népal afin d’aller constater les dégâts et les dommages dans la région du Kavre, très touchée par le séisme. Objectif : dresser un bilan de la situation afin d’orienter les efforts de reconstruction des maisons, des écoles et des infrastructures.
« Je voulais partir volontairement, par mes propres moyens, mais les responsables de la Collaboration Québec Népal, une ONG basée à Québec dans laquelle je m’implique bénévolement, ont insisté pour m’envoyer à leur charge, se réjouit-il. Je profiterai également de leur expertise une fois arrivé sur place. »
Moment opportun
En raison de sa situation géodynamique particulière – le pays se situe à la frontière de deux plaques tectoniques particulièrement actives —, le Népal est considéré comme un pays à haut risque sismique. Pourtant, les bâtiments y sont construits sur des assises faibles et sans aucun respect des normes parasismiques.
C’est pourquoi Shyam et la Collaboration Québec Népal se penchent déjà sur le dossier de la reconstruction du pays. « C’est le moment de penser afin de rebâtir sur des fondations solides et, peut-être, de minimiser l’impact de futures catastrophes du genre », conclut le Népalo-québécois.
Appel aux dons
Environ 150 personnes étaient présentes le 2 mai au parc de l’Anse-à-Cartier, dans le secteur de Limoilou, pour participer à une marche de solidarité en soutien aux victimes du Népal. La Croix-Rouge était également sur place afin de collecter des fonds.
« Les besoins des Népalais sont importants, rappelle Ghassan Brax, responsable de la région de Québec pour la Croix-Rouge. Ils ont perdu leur maison et l’ensemble de leurs biens… De plus, plusieurs sont isolés en montagne, dans des régions inaccessibles. »
Notons que, d’ici le 25 mai, Ottawa verse dans un fonds de secours aux victimes du Népal l’équivalent de ce que les Canadiens donneront aux organismes de bienfaisance. Qui plus est, les dons sont admissibles au reçu d’impôt pour don de bienfaisance.