Le Parti de la justice et du développement – l’AKP du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan – a remporté dimanche 30 mars une large victoire aux élections municipales. Un résultat attendu, même sur fond de scandales à l’encontre du gouvernement.
Margaud Castadère-Ayçoberry
@MargaudCastAyco
Avec 45% des voix au niveau national, le parti au pouvoir, l’AKP, a remporté dimanche dernier une victoire incontestable aux élections municipales turques. Personne ne doutait de cette victoire, mais pas de cette ampleur. Toutes les grandes villes restent dans l’escarcelle du parti d’Erdogan.
Le premier ministre sort donc renforcé de ce scrutin. Ce qui ne manque pas d’inquiéter l’opposition, qui espérait la tenue d’une élection législative anticipée, alors que le gouvernement fait face à des accusations de corruption et à une forte contestation sociale. Pourtant, l’AKP a su trouver la confiance des électeurs.
Le défi était de taille pour le parti au pouvoir. En juin dernier, des millions de Turcs étaient descendus dans les rues pour exiger la démission du premier ministre. Ces manifestations ont été durement réprimées par Ankara. Et depuis trois mois, le premier ministre est mis à mal par de graves accusations de corruption qui éclaboussent son entourage. La divulgation et la diffusion sur les réseaux sociaux de certains enregistrements inculpant Erdogan ont notamment poussé le pouvoir à bloquer successivement Twitter et YouTube.