Afin d’honorer la mémoire des étudiants assassinés au Kenya la semaine passée, les membres de l’Association des étudiants catholiques (AEC) de l’Université Laval organisent une vigile mercredi à 19h.
Le 2 avril dernier, des militants armés se réclamant du groupe terroriste islamiste Al-Shabaab ont ouvert le feu à l’intérieur de l’Université Garissa au Kenya. 148 personnes perdent la vie et 79 autres sont blessées avant que les terroristes se fassent exploser.
Al-Shabaab est le groupe ayant également attaqué le centre commercial Westgate en septembre 2013. L’attentat a causé 62 morts et plus de 100 blessés.
« Nous voulons porter un message de solidarité envers les victimes, leurs proches et leurs familles », explique Nicolas Thomas, responsable des communications pour l’AEC.
La soirée qu’ils organisent se veut sobre et centrée sur la réflexion : « Ça va principalement être une vigie silencieuse. Les mots sont un peu superflus. Le silence est la seule réponse », explique le jeune catholique. « Des bougies seront déposées et un musicien sera présent afin de jouer un morceau, mais cela sera silencieux dans l’ensemble ».
L’événement a particulièrement frappé l’imaginaire des membres de l’organisation en raison du caractère religieux des attentats. La milice Al-Shabaab a en effet visé les étudiants chrétiens de Garissa, attendant que les musulmans soient à la prière avant de mener leur attaque.
Cependant, malgré le caractère religieux des attaques, la vigile organisée à l’Université Laval ne se veut pas réservée seulement aux chrétiens : « Tout le monde doit dénoncer ces actes, sans distinction de religion », constate M. Thomas, passionné.
L’Association des étudiants musulmans est d’ailleurs conviée, au même titre que l’ensemble de la communauté universitaire : « Ça dépasse de très loin des questions de religion. C’est tout d’abord une question humaine », ajoute-t-il.
L’éducation attaquée
Un autre aspect de la tragédie qui touche les membres de l’AEC est le fait qu’une université soit attaquée : « Nous voulons marquer la solidarité d’une communauté universitaire envers une autre », mentionne M. Thomas. « Ce sont des étudiants comme nous », souligne-t-il.
D’après lui, à travers les étudiants de l’Université de Garissa, « c’est la culture et l’éducation qui sont attaquées et ça demande une réaction forte au-delà de nos frontières ».
Un événement peu relayé
L’AEC déplore également le peu de place que la tuerie a occupé dans les médias du monde entier : « Il y a une petite responsabilité des grands médias », déplore Nicolas Thomas. « Il y a aussi une responsabilité de la population qui ne s’intéresse pas suffisamment à ce qui se passe en dehors de ses frontières ou en dehors de l’Occident ».
« L’événement Je suis Charlie a été relayé bien plus que n’importe quel attentat en Afrique. On parle de ce qui est dans notre zone de confort », ajoute-t-il.