Nous sommes le vendredi 17 décembre. Je me dirige au cinéma près de chez moi pour enfin regarder Spider-Man : No Way Home. La séance se conclut et le générique défile devant moi. Je suis comblé : le film répond à mes attentes, avouons-le, très hautes. Je m’achète même des billets pour un deuxième visionnement le lundi 20.
Par Anthony Lajeunesse, journaliste collaborateur
J’aurais poursuivi ma semaine avec la présentation de The Matrix Resurrections le mercredi 22. Par contre, les directives du gouvernement sont venues chambouler mes plans. Avec la montée fulgurante des cas de Covid-19, le gouvernement du Québec décide de fermer les portes des cinémas de la région pour une énième fois.
Cela a l’effet d’une bombe. Je suis choqué et attristé à la fois. Choqué, car je perds mon activité favorite. Attristé, car je pense aux propriétaires de cinéma qui viennent de se faire enlever leur période la plus lucrative de l’année. Pauvre industrie…
Depuis, cette absence des cinémas a créé un vide en moi. Je me contente, comme tout le monde, des (trop?) nombreuses chaînes de divertissement en continu. Ne vous détrompez pas, j’aime visionner des films sur Netflix, Disney+ et autres plateformes. En revanche, l’expérience n’est pas la même. Il manque cette magie que seules les salles de cinéma procurent. Faites un test : écoutez Dune de Denis Villeneuve au grand écran et ensuite sur votre téléviseur. Vous comprendrez ce que je veux dire.
C’est d’autant plus dommage, car les cinémas reprenaient enfin le momentum qu’ils ont perdu depuis le début de la pandémie. Il y en avait pour tous les goûts dans les prochaines semaines : Spider-Man : No Way Home, The Matrix Resurrections, Sing 2, The King’s Man, Au revoir le bonheur ou encore West Side Story. La fameuse phrase « il n’y a rien au cinéma ces temps-ci » n’avait définitivement pas sa place.
Impact réel
Je sais que cette fermeture spontanée est censée être de courte durée, mais elle devient malheureusement une absence répétitive. Concrètement, j’affirmerais que c’est une absence inquiétante…
Que va-t-il arriver aux petits cinémas indépendants ? Leur clientèle s’habitue à de nouvelles méthodes de consommation (allô Netflix) et retrouver sa clientèle n’est pas chose simple.
Idem pour les distributeurs québécois. Doivent-ils sacrifier l’expérience en salle, car le succès du film est plus garanti, plus assuré sur une chaîne comme Crave que dans un cinéma ? Il est réaliste de se poser la question, après tout, Hollywood le fait maintenant…
Je souhaite de tout cœur que cette fermeture annoncée le 20 décembre soit la dernière sur la liste. Je ne veux pas vivre « celle de trop ». En attendant, je ne peux qu’espérer que l’absence des cinémas se termine prochainement. À suivre…