Créée par Laurie Nunn, Éducation sexuelle est une série britannique produite par Netflix qui aborde les difficultés relationnelles et sexuelles que peuvent rencontrer les adolescent.es de manière humoristique et intelligente.
Par Jessica Dufour, journaliste multimédia
Elle met en vedette Otis, interprété par Asa Butterfield, un jeune homme en devenir qui, devant le besoin criant de ses camarades étudiant.es, décide de s’improviser thérapeute. Fort des notions inculquées par sa mère sexologue au fil des années, il reçoit en consultation ses pairs adolescent.es pour les écouter et les conseiller. Les spectateur. rices suivent le quotidien parsemé de malaises, de quiproquos, d’inquiétudes d’Otis et de ses ami.es.
Par des scénarios à peu près réalistes, la série normalise les situations gênantes et les petits pépins que tout le monde peut vivre en fin d’adolescence. Les personnages pubères naviguent avec peine dans les eaux troubles du secondaire. Indépendamment de leur statut ou de leur classe sociale, iels vivent des insécurités, des difficultés relationnelles, subissent la pression sociale ou font de l’anxiété de performance, l’humiliation étant souvent exacerbée par l’omniprésence de la technologie et des réseaux sociaux.
Éducation sexuelle aborde un éventail de sujets comme la masturbation, l’impuissance, l’orientation, l’avortement, les jeux de rôle, le consentement. Elle met en scène une diversité de personnalités, de corps, de couleurs, de sexes, de genres, de milieux, ce qui contribue à normaliser les situations présentées, sans négliger d’évoquer la complexité des relations amicales, amoureuses et familiales.
Même si les éternels clichés des highschool américaines y sont dépeints, c’est avec une petite nuance appréciable : les personnages semblent se sentir obligés de performer un rôle social, de respecter un classement préétabli, mais duquel ils tendent à se libérer au fil de leurs péripéties, de leurs expériences. Ainsi, Adam, la brute intimidatrice de l’école se trouve attiré par sa victime, attirance qu’il tente d’abord de refouler parce qu’homosexuelle, mais qu’il ne peut bien vite plus ignorer.
Éducation sexuelle met l’accent sur la psychologie des personnages. Chaque épisode débute par une mise en situation du sujet précis qui y sera abordé. Les angles de prise de vue originaux et les couleurs tantôt ternes, tantôt éclatantes rendent l’esthétique intéressante et servent le propos. Les images sont plutôt graphiques sans s’avérer totalement explicites.
La série, classée 17 ans et plus, compte jusqu’à maintenant deux saisons de huit épisodes chacune. Le tournage ayant été interrompu par la pandémie, sa reprise était prévue pour septembre 2020, sans avoir lieu. Comme le concept semble plaire presque à l’unanimité selon son évaluation sur Rotten Tomatoes et Google, cette troisième saison devrait être bien accueillie lorsqu’elle sortira.