Pénélope Daignault : humaine et dévouée

Elle dégage ce que je recherche principalement chez un.e professeur.e : la beauté intérieure, la simplicité, la gentillesse et l’écoute. Pénélope Daignault, professeure titulaire et chercheuse en communication publique à l’Université Laval (UL), est l’une de ceux et celles qui peut marquer positivement le parcours universitaire d’un.e étudiant.e. J’en suis la preuve même, pour avoir eu le droit à son enseignement et son expertise dans deux de mes cours au baccalauréat. Voici un entretien avec cette femme qui veut laisser sa marque en transmettant avec passion ses connaissances à ses étudiant.e.s.

À douze ans, lorsqu’on demandait à Pénélope ce qu’elle voulait pratiquer comme futur métier, elle répondait psychologue. Mais quelle est la raison qui l’a poussée à évoluer en tant que professeure-chercheuse en communication : sa découverte d’aptitudes en recherche et son intérêt marqué pour la communication persuasive lors de son passage à l’université.

La communication en tant que professeure-chercheuse

Si elle s’intéresse à la communication persuasive, c’est principalement car Pénélope aime creuser et comprendre ce qui découle chez les destinataires de messages communicationnels de persuasion auxquels ils sont exposés. Pensons à une publicité de la Société d’assurance automobile du Québec qui rappelle les conséquences de conduire en état d’ébriété.

« Comprendre comment les gens lorsque nous les mettons dans des contextes sociaux ou environnementaux particuliers, qu’est-ce qui fait en sorte qu’ils agissent d’une telle manière. Mes premiers projets de recherche tournaient beaucoup autour de l’appel à la peur en publicité sociale pour convaincre. »

Bien que la recherche soit beaucoup valorisée lorsqu’une personne fait carrière en tant que professeur.e à l’université, Pénélope a un penchant plus prononcé pour le partage de savoirs aux futurs professionnel.le.s de la communication.

« Je fais de la recherche et de l’enseignement. Par contre, mon intérêt est vraiment dans l’enseignement. Ce qui est beaucoup valorisé, c’est la recherche et c’est comme si l’enseignement est considéré comme étant secondaire chez certains professeurs. Il y a vraiment un déséquilibre d’un prof à l’autre, ce n’est pas tout le monde qui va consacrer le même temps à la recherche et à l’enseignement. Une grosse partie de la job de prof est consacrée à faire des demandes de subvention, avec les fonds, faire de la recherche et avec la recherche publier les résultats en communication. Je veux être de celles et ceux qui mettent la priorité sur cette transmission de savoirs.»

La professeure-chercheuse est reconnaissante de la flexibilité qu’elle a dans les différents projets de recherche qu’elle mène.

« La beauté de mon métier est toute la liberté que j’ai. La liberté de choisir ce sur quoi on veut faire de la recherche, de définir un peu nos contenus et méthodes pédagogiques. Si je suis tannée d’un sujet de recherche, j’ai seulement qu’à en trouver un autre. »

Pénélope tente au quotidien de bien balancer les différents aspects de sa vie, et elle semble y arriver plutôt bien, car quelques-unes de ses étudiant.es à la maîtrise l’ont déjà remerciée de promouvoir un mode de vie équilibré, à l’ère où tout va tellement vite.

« Une chose dont je suis fière, c’est ma valeur de l’équilibre. L’équilibre dans les différents aspects de ma vie. Malgré la pression qu’il y a de publier, d’être prolifique, je ne choisis pas cela. Je ne travaille pas soixante heures par semaine. Je veux avoir le temps de faire du sport, de jouer de la musique, de prendre soin de ma famille, au détriment d’une feuille de route plus impressionnante que d’autres. Je veux conserver cela. »

« Une chose dont je suis fière, c’est ma valeur de l’équilibre. L’équilibre dans les différents aspects de ma vie. » – Pénélope Daignault

Sa contribution aux changements climatiques

S’il y a un projet de recherche dont elle est particulièrement fière, c’est celui qui se penche sur les effets des messages persuasifs concernant l’action climatique sur la population.

« J’ai eu l’opportunité d’étudier la communication des changements climatiques. C’est un projet dont je suis très fière et que je co-porte avec une amie chercheuse, Valériane Champagne St-Arnaud. Ça me tient à cœur, parce que c’est dans l’ère du temps, c’est concret et ça sert à quelque chose. J’ai l’impression qu’il y a une pertinence sociale. »

Démystifier les facettes de la communication

À première vue, la communication peut sembler très générale, mais il suffit de s’y intéresser un peu plus en profondeur pour se rendre vite compte que ses spécificités font d’elle une discipline riche pour l’analyse de ses différents aspects.

« Tout le monde a son opinion de la communication. Je prends l’exemple de la personne qui trouve la compétence importance, mais n’en sait pas vraiment plus, car ça un sens commun assez fort et elle ne se pose pas plus de questions. Mais en réalité, j’ai des collègues qui étudient les spécificités de la communication, que ça soit la persuasion, les nouvelles pratiques journalistiques, les médias sociaux et la polarisation de l’opinion. »

En se concentrant principalement sur la communication persuasive, incluant la publicité sociale, la professeure-chercheuse est consciente qu’il y a chez une partie de la population une certaine stigmatisation sur cette facette de la communication.

« La publicité sociale implique tout un processus d’analyse du comportement humain. Comment les gens sont-ils disposés à changer d’attitude, quelles sont les barrières au changement de comportement. Il y a de la démystification à faire sur certaines branches de la communication. Des gens pensent que les relationnistes ou les publicitaires sont là pour les manipuler, faire de la propagande, alors que ce n’est pas exact. »

Lorsque je lui demande ce qu’elle aspire à réaliser au cours des prochaines années, Pénélope répond qu’elle prendra le chemin que lui propose la vie.

« J’aime saisir des occasions au passage. Je n’ai pas nécessairement de plan tracé. Si on me propose un projet qui m’intéresse, j’embarque. C’est un peu comme cela que j’ai fait mon chemin. Je suis sûre que j’en aurai d’autres dans l’avenir. »

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