C'est par la voix du ministre de l'Environnement que le retrait du Canada pour la période 2013 à 2017 a été annoncé. Plaidant pour un accord global et contraignant, qui engagerait tous les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, le Canada a commencé par quitter la structure déjà en place. Il se fait donc leader en la matière en quittant les discussions. À partir de maintenant, et selon les règles en cours, le Canada a exactement un an avant de se retirer complètement de l'Accord.
En choisissant sa date de retrait le plus tard possible, il se laisse donc la marge de manoeuvre pour "saboter les négociations [de] l'an prochain au Qatar", selon Megan Leslie, porte-parole néo-démocrate en matière d'environnement. Mais soyons gentleman en reconnaissant tout de même que le cadeau de 600 millions de dollars laissé en souvenir n'était pas nécessaire. Ça laisse quand même un bon souvenir de l'apport du Canada dans l'épisode de l'Accord de Kyoto.
Se retirer de l'Accord, c'est un pas en arrière. Après tous ceux réalisés "au nom d'un mandat fort de la part de la population" depuis les derniers mois, nous ferions mieux d'arrêter de reculer et de nous retourner pour avancer dans l'autre direction. Ça aurait au moins le bénéfice d'être clair comme approche. Et ça irait plus vite.
Soyons utopiste: dans peu de temps surgira de nulle part. Un Accord contraignant, liant tous les grands états pollueurs de la planète, Chine, États-Unis, Canada. Ils accepteront de signer un chèque en blanc au nom de la Planète bleue. Comme si, alors que je suis garé devant une borne à incendie, j'allais voir la police la plus proche pour demander une contravention. Mais restons utopistes. Cet Accord, dont notre grand pays aura proposé l'instauration et aura guidé les signataires, obligera les entreprises pétrolifères à surveiller leurs émissions de gaz et, tant qu'à faire, leurs rejets de matières dans l'environnement.
Écrit sur Smokey Taboo de CocoRosie
