En réponse à l’article intitulé «Début de saison décevant» paru dans la section Arts et Culture de l’Impact Campus du 14 février, je me dois de dénoncer un manque de sérieux irritant dans la couverture de la pièce de théâtre Les Zurbains présentée par la troupe de théâtre Les Treize .
Les Zurbains, c’est un concours lancé annuellement par Le Théâtre Le Clou auprès d’élèves du secondaire du Québec et de l’Ontario. Un spectacle professionnel donne chaque année la parole à un mélange de textes adolescents et professionnels sous la forme de contes modernes. Pour le spectacle présenté à l’Université Laval, six contes avaient été choisis dans le recueil publié en 2005.
Il m’apparaît important de souligner la différence conceptuelle entre les mots opinion et critique. Selon Antidote, une opinion est un «jugement, assertion que l’on émet sur un sujet que l’on soutient», comme l’idée que je veux amener que l’article du journaliste n’aurait pas dû se retrouver sous l’enseigne crédible Arts et Culture servant à présenter de l’information juste ou des critiques constructives en la matière. Le mot critique désigne l’«Art d’analyser et de juger une œuvre littéraire ou artistique». Les gens qui arrivent à maîtriser cet «Art» deviennent des juges du bon goût par la crédibilité portée à leur propos et reposant généralement sur une expérience solide du sujet. Il semble que le journaliste n’ait pas compris ce mot au sens journalistique, mais plutôt au sens d’un «jugement défavorable, blâme, reproche», digne de certaines radios poubelles ou de certains médias populaires. Des termes tels que «rendu plutôt médiocre […] mise en scène peu élaborée […] jeu pas du tout à niveau […] flagrant manque de rythme…» sont des jugements de valeur qui pourraient avoir un certain écho pour un projet joué par des professionnels, mais rappelons que Les Treize présente du théâtre amateur pour le plaisir de jouer.
La section Arts et Culture ne devrait pas être une tribune pour se défouler, démolir, jouer à la critique française qui crache sur le film Café de Flore alors que le Québec s’en émeut, mais donner goût à ce qui se passe sur le campus et à Québec. Il y a assez de mauvais goût chez les autres médias et il y a aussi une section Opinon pour ce genre de choses.
En tant qu’universitaire depuis quelques années j’ai appris que mes études me servaient à développer un sens critique, c’est-à-dire de ne pas accepter une assertion sans mettre à l’épreuve sa valeur. Il est facile de démolir ce que les autres construisent, mais en science, c’est pour avancer. En journalisme, c’est pour dénoncer et lorsque c’est fait avec justesse c’est apprécié.
Mitémo Chevalier, auteur d’un conte Zurbain en 2000