La nostalgie est une thématique ambitieuse puisqu’elle représente beaucoup, en plus d’être subjective. La plupart y verront un doux souvenir, d’autres, un espoir ferme, alors que certains parleront d’une mélancolie amère. Bref, la frontière entre la « bonne » nostalgie et la « mauvaise » est indéfinissable.
Par Léonie Faucher, rédactrice en chef
« Il vaut mieux garder la nostalgie d’un paradis en le quittant que le transformer en enfer en y restant. » – Jacques Ferron.
Quelle est la place du passé dans notre présent?
Lorsque l’on pense à notre parcours scolaire, les cours sur l’Histoire avec un grand H ont parsemé nos différents diplômes. Savoir ce qui s’est passé avant permet de ne pas le répéter. Je ne me souviens pas, cependant, que mes professeurs m’aient parlé de mon avenir, de comment ne pas répéter cette fameuse histoire.
Et si, justement, il fallait arrêter de la regarder?
La devise du Québec est « Je me souviens », mais de quoi nous souvenons-nous au juste? De nos souvenirs. Lorsque notre présent devient peu attrayant ou que nous doutons de notre présent, notre mémoire nous rappelle des époques durant lesquelles nous nous sentions bien. Pourtant, ces moments du passé sont glorifiés, car la mémoire est subjective. Elle préserve le bon et a tendance à expulser le négatif de l’équation.
Dernièrement avec la thématique de la nostalgie, je me suis souvenue de ma période du secondaire. Déjà cinq années m’en séparent. Je souriais, quelle belle période! J’adorais l’école, j’avais des bonnes notes et j’avais mon groupe d’amies qui aujourd’hui sont séparées de moi. Pourtant, en creusant dans des écrits de cette époque, je relis que je pleurais beaucoup en revenant de l’école. Je me faisais intimider, j’étais stressée de décevoir ma mère, je marchais dans les couloirs en angoissant à l’idée de tomber sur El Intimidator et sa gang que je comparais à une bande de chats de gouttière.
Ça m’a replongée dans ces émotions. Je constatais que j’avais beaucoup évolué depuis mon secondaire cinq. Je constatais que j’étais heureuse d’avoir accepté de passer à autre chose. D’avoir accepté de laisser le passé là où il devait être : dans mes vieux journaux d’adolescence. Si j’avais ressassé encore et encore mes erreurs de jeunesse, je serais encore en train de les faire, parce que ça aurait bloqué mon évolution personnelle.
Accepter mon passé m’a permis de me transformer et de ne pas répéter mon histoire dans mon
présent…
Avant la nostalgie, l’actualité
Le magazine s’ouvre avec le résumé de l’actualité du mois de novembre composé par Noémie Rondeau, à la page 10.
Ensuite, à la page 56, Jimmy Lajoie-Boucher propose, hors thème, une analyse sur l’importance de comprendre les élections américaines qui influencent les relations internationales.
La Nostalgie de mes collègues
Le dossier de ce mois-ci s’ouvre sur un témoignage d’Emmy Lapointe qui raconte sa relation avec la nostalgie, mais aussi avec son synonyme de la mélancolie (page 12).
Par la suite, Jessica Dufour présente une liste de succès musicaux des années 2000. Green Day, Evanescence ou Lorie, la page 18 est empreinte de nostalgie musicale. Jessica traite aussi dans une chronique de la jeunesse surestimée. Elle exprime comment son passage à l’âge adulte a marqué sa vision de la jeunesse, à la page 38.
Dans la même lignée, j’ai dressé une liste de quinze dessins animés qui ont marqué mon enfance à la page 20. Les airs des génériques résonnent encore.
Gabriel Tremblay, pour sa part, nous dévoile une partie de son adolescence : le mouvement Emo. Dans un reportage, il présente l’envers du décor (page 24).
Dans la rubrique santé mentale, Andréi Audet présente le côté psychologique de la nostalgie. Est-ce que la nostalgie a un effet positif sur la santé mentale? C’est à la page 30.
Les métiers qui tracent l’histoire
À la page 32, Mélissa Gaudreault présente l’évolution du métier de journaliste en collaboration avec les nouvelles technologies. En compagnie de deux professeurs de l’Université Laval, les transformations journalistes sont abordées.
J’aborde moi-même un photoreportage complet sur le métier d’archiviste. Accueillie par la BAnQ Québec située sur le campus de l’Université Laval, je me suis entretenue avec plusieurs archivistes, véritable science historique (page 40).
Aussi, je présente une entrevue avec Bryan Perro. La nostalgie semble jouer un rôle dans la création littéraire. Un puits d’inspiration présenté par le biais de la sortie littéraire d’Eul’Blond, roman autobiographique de l’auteur (page 60).
Nostalgique artistique
Jessica Dufour propose deux comptes-rendus. Premièrement, elle déterre les écrits d’An Antane Kapesh pour actualiser leur lecture, à la page 70. Deuxièmement, le recueil d’Alex Thibodeau, Infantia, expose un univers graphique intéressant, à la page 74.
Le thème de la nostalgie a inspiré plusieurs plumes, ce qui nous donne une dizaine de pages de créations. À la page 76, Myriam Côté offre une prose hivernale.
À la page 78, une création visuelle de Véronique Michaud appelle à la nostalgie avec un cahier à colorier.
À la page 81, William Pépin retrace les souvenirs de son personnage Jonathan, qui ressasse son passé.
À la page 80, Laurence Bertrand présente une poésie historique sur Mary Ann Bevan.
À la page 82, Shana Paquette publie une poésie sans nom remplie de mélancolie.
À la page 83, Gabriel Tremblay propose une poésie au caractère emo sur une rupture amoureuse.