Eh toi ! Oui, toi qui tiens ce magazine entre tes doigts. T’es-tu laissé influencé par le titre ? Et alors, est-ce que tu entres dans le moule de la société ou fais-tu partie de ceux qui ne sont pas influençables ? Au fil des pages que tu tourneras, tu seras amené.e à te questionner sur l’influence sociale et sur les formes sous lesquelles elle apparait.
Influence sociale rime immédiatement avec publicités, réseaux sociaux, mouvements de foule, manifestations, mais surtout elle pose une image de mouton suivant le troupeau sans pensée individuelle. Et si suivre les autres était plutôt une façon de se faire accepter ? Je te laisse trouver la réponse au travers des écrits des journalistes.
Par Léonie Faucher, rédactrice en chef
Être unique = suivre tout le monde
La course à l’originalité influence nos choix bien souvent. Soit par l’appréciation d’un groupe underground ou par un style vestimentaire flamboyant, le désir de se démarquer fait rage. Mais ne répétons-nous pas tout simplement les canons que notre sens de la vue détecte : nouvelle tendance, nouveau produit et même spéciaux d’épiceries, qui influencent ce que l’on mange durant la semaine.
Je n’aime pas émettre des généralités, cependant tout le monde est influencé. Comment ne pas l’être quand tout autour des propositions subjectives sont visibles. Prenons l’exemple des publicités qui nous suivent même dans les salles de bain publiques (d’ailleurs je prends le temps de féliciter monsieur X d’avoir vaincu sa toxicomanie), comment ne pas les apercevoir ? T’es pas game de faire l’exercice de compter le nombre de publicités aperçues en une journée pour constater l’immense quantité de données reçues que nous analysons souvent inconsciemment. Quel nombre alors ? 100, 200, avez-vous compté le livre référé par un collègue ? Parce que oui, le bouche à oreille en fait partie !
Par ailleurs, est-il possible de ne pas être socialement influencé ? Bien que l’adaptation aux autres ne soit pas du tout volontaire, c’est dans l’article de Lucie Bédet que l’on répond à la question à la page 9.
Mouvements sociaux : quand la minorité atteint la majorité
Les grands mouvements de foule sont générés par des idées minoritaires entendues de plus en plus et qui se transforment tranquillement en idées majoritaires qui occupent souvent toute la toile. Par exemple, le mouvement #Metoo relancé individuellement en 2017 par un tweet ne révolutionnera pas simplement les mentalités, mais également l’approche des institutions face aux agressions sexuelles ; une thématique traitée par Myriam Boulianne en page 11.
Tandis qu’à la page 14, Andréanne Pinsonneault explique l’importance des porte-paroles dans les mouvements sociaux. Citons ici la porte-parole Greta Thunberg pour le mouvement sur les changements climatiques qui fait couler beaucoup d’encre, notamment avec les grèves pour l’environnement.
Poursuivons avec un témoignage sur la prise de la pilule contraceptive, qui soit dit en passant, perd de sa
popularité. Plusieurs préfèrent ne plus la prendre pour s’émanciper ; Gabrielle Morin aborde le sujet en
page 38.
D’ailleurs, n’est-ce pas le besoin de l’être humain de s’opposer qui pousse la majorité à s’embarquer dans les mouvements de protestation ? Jimmy Lajoie éclaircit ce phénomène à la page 26.
Regarde autour, l’influence positive se cache aussi
Petit bémol, il serait dommage de parler influence sociale sans aborder les bienfaits de celle-ci. Quoique l’influence sociale soit souvent lapidée, parce qu’elle ferait perdre l’individualité de chacun, les rassemblements positifs autour de causes et de projets qui rejoignent l’humain sont tout à fait louables. Par exemple, j’ai abordé, en page 22, l’inclusion des aînés vers une vieillesse active et en santé, qui favorise des études pour supprimer l’exclusion. Également, l’article se poursuit avec un portrait de Michel Pigeon comme exemple de vieillesse active (p.40).
Ensuite, Andréi Audet explique l’importance de l’influence positive dans l’entreprise de l’environnement pour ne pas décourager ceux qui veulent s’impliquer et pour ne pas encourager les climatosceptiques (p.28). Puis, à la page 36, le journaliste expose l’impact de l’influence négative sur les choix personnels quotidiens en interview avec un étudiant de l’Université Laval : Joey Gentes.
En page 47 se tient un interview avec Pierre Lavoie, fondateur du Grand défi Pierre Lavoie, dans lequel il raconte à Émile Bérubé-Lupien son implication sociale et comment sa cause a aidé plusieurs jeunes. Sur la lancée sportive, Lucie Bédet explique l’impact que les huées ou les applaudissements ont sur les athlètes lors
de leurs performances. Performance améliorée ou stress paralysant ? (p.57)
Les réseaux sociaux : le diffuseur de l’influence sociale
Il suffit de surfer sur les réseaux sociaux quelques minutes et bien vite le constat tombe : les publicités dans les marges et les personnalités du web submergent l’écran. Le photoreportage d’Inès Party en page 43 illustre bien l’omniprésence de la publicité dans notre environnement, surtout à l’Université Laval.
Néanmoins, être une personnalité publique provenant du web, est-ce vraiment enviable ? À la page 34, Malia
Kounkou analyse la controverse créée par Logan Paul, youtubeur et influenceur, en 2017 avec sa vidéo sur la Forêt des suicides au Japon. Tandis que William Lapierre s’est entretenu avec la journaliste derrière le faux compte Instagram The Pretty Runner pour comprendre les rouages de la profession basée sur les
réseaux sociaux.
Émile Bérubé-Lupien traite de la nouvelle formule du militantisme qui pousse les personnalités publiques
(politiciens, les groupes militants, etc.) à utiliser les réseaux sociaux pour diffuser leur message tout en
s’organisant à la page 63.
Autre plateforme d’influence sur les tablettes cette fois-ci ; les livres de coaching qui placent le curseur sur le développement personnel attisent la curiosité des lecteurs. Parfois boudés de ceux-ci, surtout face à la légitimité des auteurs, leur influence est démystifiée en page 15 par Lucie Bédet.
Est-ce politiquement correct ?
La politique attire l’attention surtout dans ces temps d’élections. Ce qui ressort, c’est souvent les procédés rhétoriques utilisés par les politiciens pour partager leurs belles paroles. Ce sont les sondages lors des campagnes électorales qui permettent aux politiciens de connaitre l’opinion de leurs électeurs pour orienter leur discours ; en page 60 par Ludovic Dufour.
Pensez à consulter, à la page 32, le récapitulatif de ce qui s’est passé durant le mois de septembre 2019, rédigé par Émilie Pelletier. Outre le LPU et la marche pour le climat, il y a un retour sur les débats électoraux.
L’art de conclure
N’oubliez pas de jeter un coup d’œil aux articles de la section Arts qui sauront vous conseiller des œuvres littéraires et cinématographiques à ajouter à votre bucket list. Tout d’abord, les amoureux des classiques apprécieront l’article d’Emmy Lapointe qui présente l’œuvre littéraire d’une de ses idoles, Nelly Arcan, en
citant les meilleurs romans de l’écrivaine décédée, il y a 10 ans cette an née, à la page 68.
Ensuite, pour les grands lecteurs avides de nouveautés,
Mélissa Gaudreault présente les dix romans qu’elle trouve les plus intéressants en cette rentrée littéraire de l’automne 2019 en page 72.
Les cinéphiles, Marc-Antoine Auger ne vous a pas oublié.e.s, car il dresse une liste des dix films ayant comme thème principal l’influence sociale pour divertir vos soirées frisquettes d’octobre (p.75). Aussi, le film Fabuleuses sorti en 2019, présentant l’univers de l’influenceuse détrônée comme une tendance mise à la poubelle, est brillamment critiqué par Emmy Lapointe à la page 78.
Pour finir, deux créations littéraires se tiennent en guise de finale du magazine d’octobre. En premier, un récit imaginaire sur le rêve composé par Tommy Vachon et mettant en scène un décor théologique, à la page 80. Finalement, amusez-vous à répondre au Psycho-test Es-tu influençable? dont le résultat est sûr de vous surprendre.
Bonne lecture et bonne réflexion!