Attentats de Paris : Gare aux amalgames simplistes

Tout un monde a été terriblement choqué, vendredi dernier, d’apprendre qu’une série d’attentats horribles ont eu lieu dans les rues de Paris, et ce, pour une deuxième fois en un an, après les événements du quotidien satirique Charlie Hebdo. Depuis le 13 novembre, les réactions fusent de toutes parts. La majorité d’entre elles visent à exprimer une empathie et un soutien aux victimes. D’autres propos se démarquent toutefois par leur incompréhension de la situation.

En soirée, quelques heures après les événements, une pétition a été lancée. Celle-ci, massivement partagée sur les réseaux sociaux, demandait formellement « de suspendre l’arrivée des 25 000 immigrés en provenance de Syrie ». Des milliers d’individus se sont pressés, dans un élan de panique, à signer une cause dont l’absurdité et l’inconscience m’indignent.

Avant de vouloir bloquer l’arrivée de réfugiés, demandons-nous pourquoi ces derniers souhaitent s’évincer de leurs régions respectives. Dans la majorité des cas, c’est parce que ces derniers vivent chez eux un danger imminent, nourri de plusieurs tensions culturelles et d’un réel risque de mort. De plus, rappelons-nous que les réfugiés politiques syriens tentent d’échapper à ces mêmes individus qui sont venus blesser nos cousins français, vendredi dernier, dans les rues de Paris.  

Les réfugiés et l’Occident combattent le même ennemi. Et tous deux le savent. La crainte est d’accueillir en son sol des réfugiés qui seraient affiliés à ces assaillants terroristes et qui profiteraient de cette vague pour entrer chez nous. Sauf que craindre n’est pas une raison pour laisser tous ces gens dans l’oubli et dans le risque.

Cessons collectivement d’en venir aux amalgames simplistes. Par-dessus tout, blâmons les bonnes personnes et ne faisons pas subir l’impensable à des gens victimes de persécutions et de tout ce bruit médiatique. 

Questionné sur la question, au sommet du G20, le 16 novembre dernier, Justin Trudeau a d’ailleurs affirmé son désir de maintenir sa promesse d’accueillir les 25 000 réfugiés syriens d’ici la fin du mois de décembre. «La sécurité demeure une préoccupation de premier ordre pour le gouvernement du Canada, [… ] mais on ne doit pas tourner le dos à ces milliers de personnes vulnérables», s’est exprimé le nouveau premier ministre, dont les propos furent d’ailleurs secondés par Barack Obama.

23 094, c’est le nombre de réfugiés politiques vivant actuellement au Canada. Beaucoup, à première vue peut-être. Sauf que le chiffre ne représente qu’un maigre pourcentage de la population. Dans l’un des pays les plus grands au monde, sommes-nous vraiment convaincus que nous avons atteint nos limites et que nous accueillons toute la misère du monde?

Peu importe votre point de vue, la question a intérêt à être posée, tout comme l’opinion publique l’a à se mobiliser.

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