« Saviez-vous qu’il y a un référendum à l’ÆLIÉS ? » Cette question que je pose à l’entrée de chacun de mes cours de maîtrise se solde toujours par la négative. Après l’explication des enjeux – soit l’augmentation de la cotisation dédiée à l’association, son indexation et le vote électronique en cas de grève – la suite demeure tout aussi décevante : « Non, je ne savais pas. Mais l’ÆLIÉS tsé … »
« Mais l’ÆLIÉS tsé … » Cette non-phrase me chicotte, moi qui suis au fait de presque chaque soubresaut de l’actualité étudiante. Est-ce de la non-information, dûe à une simple suppression du courriel-missive, ou du désintérêt ? Un mélange des deux certainement. Parfois, je m’en offusque. Mais, dans le cas présent, je le comprend et le soutient.
C’est vrai qu’elle n’est pas dérangeante, la Maison Marie-Sirois. Paisible, elle résiste contre vents et marées face au Desjardins et à sa CADEUL tumultueuse. Bon an, mal an, on lui pardonne, à l’ÆLIÉS, parce qu’« elle n’annule pas ses référendums elle », parce qu’ « il y a quand même le Fou », ou parce qu’elle ne joue pas le jeu tout simplement.
Mais quand vient le temps de demander une hausse de cot’, les arguments, ou plutôt le laisser-faire, tiennent-ils toujours ? Laissez-moi en douter.
Interrogé par Impact Campus sur la nécessité d’une telle augmentation, le président de l’association, Stéphane Lebrun, répond qu’il est de plus en plus difficile pour celle-ci de fonctionner avec des caisses qui se vident et des charges qui augmentent, les services aux étudiants en prenant un coup au passage. Cette hausse servirait donc à « augmenter les lignes des subventions aux membres et des subventions aux associations ».
Jusque-là, j’en serais presque convaincue. On ne peut pas aller contre la vertu après tout.
Mais encore ? Si l’ÆLIÉS demande jusqu’à 5 $ de hausse de cotisation, en plus de son indexation, c’est qu’elle doit bien avoir des projets en tête pour l’avenir de l’association, pour des services aux étudiants, pour … Ah, non ? Questionné à ce sujet, M. Lebrun est resté très hésitant, se limitant à parler de l’aide aux parents étudiants.
Avec un budget de 696 285 $ pour l’année 2015-2016, l’ÆLIÉS pourrait, avant d’interroger les étudiants au portefeuille, s’attacher à construire une réelle vision qui justifierait et légitimerait pleinement cette hausse de cotisation.
Et là, peut-être que les étudiants inscrits aux cycles supérieurs répondront autre chose que par du désintérêt envers l’association qui les représentent.