Une photo. Une photo atroce qui donne envie de pleurer et de s’insurger. Cette photo qui a rendu le monde entier en colère, cette semaine. Celle-là où l’on voit un jeune syrien innocent noyé, ramené par la marée sur une plage. Ses cheveux sont flattés par l’écume de ce géant tout aussi innocent qu’est la mer.
Et voilà ! C’est devenu le nouveau sujet préféré des principaux chefs des partis fédéraux. Ils ont mis de côté leur fascination pathologique du retour-ou-pas-au-déficit-zéro et pour la « classe moyenne ». Une belle avalanche de compassion. Permettez-moi de douter.
Quel bel exemple de leadership. Les chefs parlent de ce qui intéresse l’opinion publique au jour le jour et ne relèvent pas eux-mêmes le débat en imposant un agenda de propositions, de projets et d’orientations.
Mais non ! Les chefs changent d’avis si le leur est moins populaire. Ce sont des opinions et des propositions à géométrie variable.
Le train est passé. Les chefs fédéraux ont encore montré ce qui les motivait : l’atteinte du pouvoir.
Ils ne sont pas très crédibles : la semaine dernière alors que la crise des migrants faisait rage depuis des mois en Europe, ce n’était pas leur priorité. Maintenant, oui. Pour combien de temps ? C’est d’un manque d’envergure dont souffrent les chefs fédéraux.
Les exemples ne manquent pas, qu’on pense à Haïti et au Népal.
Enthousiasme
Le taux de participation à cette élection sera probablement plus élevé comparativement aux dernières, notamment chez les jeunes, qui ont comme seul objectif de se débarrasser de Stephen Harper, comme si la vie allait être plus rose après. Toutefois, il est facile de constater que la sphère politique fédérale est sclérosée et embourbée.
Comment pouvons-nous nous enthousiasmer avec cette élection fédérale ? Pas de réels grands projets, de propositions concrètes d’orientations pour la société canadienne.
Je plaide pour un leader capable de parler « des vraies affaires » et de parler des enjeux moins politiquement rentables, mais ô combien essentiels pour le futur de notre société.
En bref, c’est très peu valorisant pour nous, simples étudiants et citoyens, qui faisons notre chemin tranquillement mais surement dans cette société !
Heureusement, le sort de notre société est de nouveau entre nos mains, et la prochaine fois reviendra dans cinq ans. En d’autres mots, le choix que fera chacun de nous, le 19 octobre prochain, est crucial.