Ça y est : les élections municipales sont maintenant terminées. Ces fameuses pancartes seront enfin retirées. Et les promesses auront à être surveillées. Chose certaine, les jeunes de l’Université Laval semblent s’être prononcés de manière plus significative que jamais après l’impact des campagnes de sensibilisation et des nombreux débats électoraux sur le campus. On peut tous en être fiers. Or, maintenant, il est temps de jaser démocratie étudiante, et de l’Union étudiante du Québec (UÉQ).
Si vous l’ignoriez encore, je vous le répète : un référendum d’une importance capitale arrive à grands pas sur notre campus. Il concerne l’affiliation de la CADEUL (notre association des étudiants de premier cycle à l’Université Laval) à l’Union étudiante du Québec, et se tiendra du 20 au 27 novembre prochain.
L’UÉQ, c’est quoi ? C’est une association étudiante nationale, qui a pour but de « défendre les intérêts et les valeurs » de tous les campus universitaires du Québec réunis, auprès des décideurs politiques et des différents ministères du gouvernement Couillard. Sa mission, grosso modo, est de faire le pont entre associations locales, départementales ou facultaires et les enjeux étudiants.
On vous demandera, dès le 20 novembre, si vous souhaitez ou non y adhérer, en tant que membre de la CADEUL, en échange d’une cotisation supplémentaire de 4,56 $ sur votre facture étudiante, par session. Une somme qui peut, certes, sembler anodine pour certains, mais qui, au-delà de sa valeur financière, porte une symbolique et une importance non-négligeable.
Des enjeux à la tonne
Je ne me prononcerai pas, dans ce texte, sur ma position quant au OUI ou au NON. Les deux comités partisans portent, selon moi, des arguments intéressants, auxquels il faut s’attarder. La question de la transparence, par exemple, en est une essentielle. Est-ce que l’UÉQ rend vraiment tous ses états généraux disponibles ? Ça reste à démystifier.
Deux vision s’opposent également sur le degré de représentativité d’une association nationale pour des groupes locaux. Le OUI estime, si je résume, que l’UÉQ veut agir en complémentarité avec les associations campus pour représenter le plus fidèlement leur point de vue. Très bien. Si c’est réussi, je leur lèverai mon chapeau, volontiers !
Mais d’un autre côté, les partisans du NON s’inquiètent : en centralisant selon eux les intérêts des associations en un seul clan national, on perd la perspective locale des enjeux qui sont près de nous. On perd, à leurs dires, les moyens de se faire entendre nous-mêmes. Ce qui, en soi, est bel et bien un risque.
Il y aussi la question de priorités financières (c’est notre argent après tout) que l’UÉQ choisira. Pas que je ne fais pas confiance à l’exécutif, ce sont des gens passionnés qui s’investissent à fond dans la démocratie étudiante. Mais ce sont quand même 33 000 étudiants qui s’ajouteraient à l’Union si l’Université Laval dit oui. Si on fait le calcul, c’est un peu plus de 150 000$ supplémentaires par session dans les coffres de l’instance nationale. Il faut savoir ce qu’on fera avec ça, quand même.
Faire l’effort
C’est pour toutes ces raisons, et bien d’autres d’ailleurs que nous exposerons dans les prochaines semaines dans tous nos articles sur le sujet, que je vous invite, tous et toutes, à assister aux débats de l’affiliation à l’Union étudiante du Québec.
Même si peut-être avez-vous l’impression que la décision n’a pas d’impact sur votre vie personnelle, elle en a une sur votre vie étudiante et votre campus. Elle vous concerne donc, au quotidien.
Le premier débat, c’est dès cette semaine, mercredi le 8 novembre, 11h30 au local 3C du pavillon Charles-De-Koninck. Il sera suivi d’une deuxième séance de délibération, six jours plus tard, le 14 novembre, même heure, même poste, me dit-on.
Participez-y, questionnez les comités partisans. Cherchez à savoir ce que changera l’issue de ce référendum. Je ne le dirai jamais assez, mais les décisions que nous prenons aujourd’hui, quoique minimes pour certains, ont pourtant un impact significatif sur la société de demain, que nous construisons ensemble. Et ça passe par ce genre de scrutins communautaires, notamment.
Bon référendum, et vive la démocratie étudiante.